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Paroisse Saint Luc

Annonces paroissiales et messes

Longeau

Unité pastorale Saint Paul en Lorraine

INFORMATIONS

Les nouveaux doyennés

Permanence au presbytère de Messancy

Lundi 22 avril de 9h à 11h

Mardi 30 avril de 9h à 11h.

Pas de permanence la semaine suivante.

Collectes


Les 11 et 12 mai, Dimanche des Médias : les collectes seront faites pour soutenir Dimanche, CathoBel, RCF, et tous les médias qui œuvrent chaque jour pour diffuser la parole de l’Evangile et créer des liens.

Pèlerinage à Luxembourg : voir

Nous avons accompagné des prières de l’Eglise

 

Michel Zune, 93 ans, vf Gisèle Yernaux.

Nicolas Thill, dit ‘Nicky’, 79 ans, épx Lydia Ansay

De la Toussaint 2022 à la Toussaint 2023, nous avons accompagné des prières de l’Eglise :

Emma Van den Heede, 84 ans ;

Nicole Antoine, 76 ans ;

Josy Androvandi, 69 ans ;

Dina Carignano-Roera, 96 ans ;

Jean-Marie Flammang, 73 ans, épx Hélène Angonèse.

CELEBRATIONS

SAMEDI 20 avril, 4ème dimanche de Pâques, 19h00 : m pr fam Eppe-Niederkorn Pierre ; Serenella Franceschetti.

SAMEDI 27 avril, 5ème dimanche de Pâques, 19h00 : m pr Christian Zimmermann ; fam Eppe-Niederkorn Pierre ; fam Bechet-Hoffelt.

 

SAMEDI 04 mai : 6ème dimanche de Pâques, 19h00 : m pr fam Eppe-Niederkorn Pierre ; Albert Bremer et Jeanne Schrobiltgen (MB)

Ancre 1

TEXTES A MEDITER :

La foi, c’est rencontrer Dieu dans le visage de l’autre, particulièrement du petit, du pauvre, de l’opprimé.

Paul Rixen

« Laissons-nous guider par la Vierge Marie sur le sentier qui conduit à la montagne qu’est le Christ, où Dieu et l’homme se rencontrent »

Pape François, 16 juillet 2017

La vraie réconciliation s’obtient (…) en créant une nouvelle société fondée sur le service des autres plus que sur le désir de domination.

Pape François,

Fratelli tutti, § 229

Laissons-nous vaincre par la paix du Christ !

La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de tous !

Pape François,

message urbi et orbi de Pâques 2022

Dieu vivant, tu enfouis notre passé dans le ceur du Christ et, de notre futur, tu vas prendre soin.

Frère Roger de Taizé

Il nous faut apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous périrons ensemble comme des imbéciles.

Martin Luther King,

Discours du 22 mars 1964,

à Saint-Louis (USA)

J'ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s'est approché pour voir ce qui se passait.

Christian Bobin (1951-2022

 

La conscience de l'instant présent peut devenir

une source d'émerveillement et, par là, de gratitude

Mireille Lecourtier,

médecin

Ce n'est pas d'un tête-à-tête ni d'un corps-à- corps,

c'est d'un cœur à cœur que nous avons besoin.

Pierre Teilhard de Chardin

Rien ne me rend plus joyeux, plus "enfantin", que de penser à Dieu. J'en ai besoin comme de partir en vacances, comme de courir rechercher l'air de la mer.

Didier Decoin (né en 1946)

Le feu : un point lumineux

dans l'immensité qui symbolise

la transcendance d'amour et de sainteté.

François Varillon, 1905-1978

 

La beauté du monde, c'est le sourire de tendresse du Christ pour nous à travers la matière. Il est réellement présent dans la beauté universelle.

Simone WEIL, 1909-1943

Saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur mais dans son âme émerge une grande tendresse qui n'est pas la vertu du faible.

Pape François

La joie s'acquiert. Elle est une attitude de courage. Etre joyeux n'est pas une facilité, c'est une volonté.

Il nous faut apprendre à vivre ensemble comme des frères,

sinon nous périrons ensemble comme des imbéciles.

Martin Luther King,

discours du 22 mars 1964

Le ciel n'est pas là-bas : il est ici ;

l'au-delà n'est pas derrière les nuages,

il est au-dedans.

Maurice Zundel,

Vie, mort, résurrection

Il n’y a pas un Dieu de la joie

et un Dieu du malheur,

il y a un Dieu de la vie.

Père André Sève

A long terme, de la contemplation surgit le bonheur. Et ce bonheur d’hommes libres est moteur de notre lutte pour et avec tous les hommes.

Il est courage, il est énergie pour prendre des risques.

Il est débordement d’allégresse.

Frère Roger de Taizé,

Lutte et contemplation.

Nous sommes plongés dans un monde merveilleux où les miracles sont permanents, mas nous les ignorons. Une fleur, un fruit, un enfant devraient nous plonger dans le ravissement.

Norbert SILLAMY,

Garrigues et sentiers

Il n’y a pas de religion installée,

il n’y a que des âmes en route.

Théodore Monod

 

Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne mais dans la façon de la gravir.

Confucius (551av JC – 479 av JC)

Comme la fleur n'est pas altérée pour avoir donné son parfum,

ainsi la pureté de Marie pour avoir donné le Sauveur.

Bienheureux Guerric d'Igny

"Merci Dieu de me prendre comme je suis"

Marie Dal Zotto,

comédienne,

atteinte de trisomie 21

L'esprit d'enfance se perd dans la vie et se rétablit dans la sainteté.

Père Alexandre Eltchaninoff

La religion fait partie de la culture,

non comme un dogme,

ni même comme croyance,

comme cri.

Maurice Merleau-Ponty,

Sens et non-sens

Dieu vivant,

tu enfouis notre passé

dans le cœur du Christ et,

de notre futur,

tu vas prendre soin.

Frère Roger, de Taizé

"Si tu suis l'appel de Dieu dans la confiance,

il prendra soin de toi

dans tous les aspects de ta vie"

in "Panorama", mars 2022, p.11

La création artistique est une manifestation du sacré dans la vie quotidienne.

Benoît Billot, moine bénédiction

Je regardais la mer qui,

à cette heure, se soulevait à peine

d'un mouvement épuisé

et je rassasiais les deux soifs

qu'on ne peut tromper longtemps

sans que l'être se dessèche,

je veux dire aimer et admirer.

Albert CAMUS, Retour à Tipasa

 

"L'exaucement de nos prières nous prend toujours au dépourvu"

Mgr Benoist de Sinety, curé à Lille

"Nous sommes venus au monde

pour y laisser une empreinte."

Pape François

 

"Comme la jeune épousée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu !" Isaïe 62,5

La liturgie de ce 2e dimanche baigne dans la joie, la richesse qu'apporte le Seigneur mais aussi celle que nous pouvons lui apporter. Il est question d'épousailles dans la lecture d'Isaïe et de noces à Cana dans le récit de st Jean (2,1-11). Ambiance festive sans oublier la 1ère aux Corinthiens (12,4-11) où Paul nous décrit les dons variés de la grâce, les services et les activités variés mais c'est le même Esprit. Lors de son baptême, Jésus s'est entendu dire par le Père : "Toi tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Luc 2,22

Tantôt ces paroles sont adressées au peuple de Yahweh, tantôt à Jésus mais si nous les lisons aujourd'hui, c'est nous, c'est moi qu'elles concernent. Ai-je les oreilles pour les entendre et les ingérer, les intégrer au plus intime de moi pour en vivre ?

Le psaume 138,14 disait déjà : « Je te rends grâce, Seigneur, pour la merveille que je suis. » et ce n'est ni orgueil ni fanfaronnerie, Marie elle-même, dans son humilité, reconnait que le Seigneur fit pour elle de grandes choses. Or, qui que nous soyons, nous sommes tous des enfants bien-aimés du Père, choisis par lui dès avant la création du monde.

Cette réalité serait-elle trop grande, trop lourde à porter, trop vertigineuse à assumer pour que nous ne la rayonnions pas dans nos vies.

Que la lumière de Noël, qui brille encore, dessille nos yeux pour que nous puissions voir en tous ceux que nous rencontrons, homme ou femme, une merveille issue de Dieu, jeune épousée qui fait la joie de son Dieu !

Pam 21-12-27

Et si à Noël nous célébrions notre propre nativité à ce que nous sommes appelés à être !

"Le Seigneur ton Dieu est en toi… Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie comme aux jours de fête."

Livre de Sophonie 3,17-18

Le prophète s'adresse à Jérusalem, la ville du temple... Mais ne sommes-nous pas chacun et chacune le temple de Dieu depuis notre baptême, nous qui sommes issu(e)s d'une pensée divine. Alors, plutôt que de nous laisser accabler par nos dérapages, nos ratages de cible bref notre péché, écoutons le message que le Seigneur nous adresse aujourd'hui. Il est en nous, en toi, en moi, et cela cause sa joie et son allégresse… il dansera pour nous! Quelle belle conception de Dieu pour remplacer celle d'un dieu moralisateur, juge et punisseur. Ce Dieu qui se réjouit de moi me plaît davantage que le dieu sévère qui m'attend au tournant. Et c'est ce Dieu de la joie et de l'allégresse que je dois faire naître, mettre au monde dans notre humanité en quête de repères et croyez-moi, ce Dieu en enthousiasmera plus d'un !

A toutes et tous, belle fête de Noël dans cette dynamique !

Pam 21-11-29

"Dans le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tous les ravins seront comblés, toutes les montagnes et collines seront abaissées ; les passages sinueux seront redressés, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu"

Luc 3,3-6

Que signifie ce discours qui, comme les textes des dimanches précédents, semble mettre l'univers sens dessus-dessous ! Le discours apocalyptique de la fin des temps avec ses catastrophes, invraisemblables pour un scientifique, ne symbolise-t-il pas les déboires que connaissent toutes les générations ? Alors que penser ? Dans le désert de nos vies, de nos sociétés en manque de repères, une intuition, une voix intérieure s'insinue pour faire renaître une espérance. A chacun, Dieu vient proposer un chemin de croissance, et si j'entends cette invitation, si j'accepte de m'engager sur ce chemin, ma vie va se trouver bouleversée et tout ce qui était tordu, bosses et fosses, sinuosités et déformations, tout cela va évoluer vers une harmonie. Celle-ci ne vient pas d'ailleurs, comme par un coup de baguette magique… non pas de miracle, mais un travail de tous les jours pour m'ajuster à la Parole et lui donner vie, alors oui je serai plongée dans le baptême de conversion annoncé par Jean-Baptiste et une joie authentique jaillira pour éclairer ma vie.

A chacune, à chacun, une belle montée vers Noël !

Pam 21-11-14

Tu craindras le Seigneur ton Dieu… tu observeras tous ses décrets… et tu auras longue vie."

Deut. 6,2

La crainte de Dieu, ce n'est ni la peur ni la panique, mais le respect et l'amour ou la crainte de rater son passage dans nos vies… "Il était là et je ne le savais pas" comme dira Jacob à Béthel, la maison de Dieu (Gen. 28,24). Les décrets que Dieu donne, ce sont les dix Paroles de Vie… une proposition de chemin pour que l'existence soit acceptable et bénéfique pour tous et alors, oui, chacun aura longue vie car la vie fraternelle bannit toute forme de violence.      

Et dans Marc 10,32-34, à la réponse du scribe, Jésus le reconnaît :"Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu." La réponse intellectuelle est une chose, je peux savoir sans croire, je peux dire sans vivre, je peux réciter sans en être imprégné.

Entrer dans le Royaume ne serait-ce pas me laisser transformer, me laisser déplacer pour faire vivre ce que je sais ? Et reconnaître en toute humilité ce que je suis et par qui je le suis comme le proclame Marie dans son Magnificat : "Le Seigneur fit pour moi des merveilles". "Comblée de grâce", elle adhère de tout son être au projet de Dieu qu'elle a elle-même nourri à un point tel qu'elle que la Parole a pris chair en elle.

Pam 21-10-18

Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi… Les choses doivent s'éclaircir en toi, tu ne dois pas, toi, te laisser engloutir par les choses…

J'élève la prière autour de moi comme un mur protecteur…

Je dépose mes nombreux soucis terrestres aux pieds de Dieu….  

Etty HILLESUM, 1914-1943

La guérison de Bartimée (Marc 10,46-52), l'aveugle de Jéricho. Jéricho ville fermée au temps de Josué et que ville que Jésus traverse mais apparemment sans s'y arrêter… la fermeture matérielle de cette ville emblématique se serait-elle mutée en fermeture spirituelle ? Souvenez-vous de la parole de Jésus à ses disciples envoyés en mission, si on vous accueille, restez dans cette maison, si non, secouez même la poussière de vos sandales en partant. Attitude symbolique. Si vous êtes accueillants à la parole neuve et que vous y adhérez, alors cela vaut la peine de rester pour l'approfondir mais si vous voulez restez avec vos vieilles certitudes et vos anciennes pratiques, alors restez chez vous, nous n'avons rien à nous dire !

Bartimée, lui est sur le bord du chemin, hors de la ville, assis, en attente et attentif, à l'écoute des événements et dès qu'il entend que Jésus passe, il crie et plus on le rabroue, plus il crie et c'est Jésus qui l'appelle par l'intermédiaire de ceux qui l'accompagnent, bien forcés de changer de comportement… Et cette invitation le met debout, bondissant, rejetant son manteau, donc tout ce qui signifiait son passé ! Il est prêt à entendre la question de Jésus : "- Que veux-tu que je fasse pour toi ?" "- Rabbouni, que je retrouve la vue !" "- Va ta foi t'a sauvé ! Aussitôt, l'homme retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin.

Etonnant, Jésus ne fait que reconnaître ou révéler la foi de cet homme. Son aveuglement intérieur n'était-il pas de ne pas voir qui il était, ce projet de Dieu, et dès que la Parole lui révèle son identité de fils de Dieu, il y voit clair ! Et il s'engage suivant Jésus sur le chemin. Or ce chemin c'est celui qui le mène à Jérusalem ! L'homme suit Jésus sur son chemin à lui qu'il lui faut tracer, inventer…

Pam 21-10-04

Dans les passages de l'évangile de Marc qui nous sont proposés ces dernières semaines, je vois un fil rouge, celui de l'esprit d'enfance.

En 8,29-34 : "Tu es le Christ… Le fils de l'homme doit beaucoup souffrir… Pierre le morigéna… Passe derrière moi, Satan !".

9,33-37 : "Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier, il sera le serviteur de tous… Et prenant un enfant, il l'embrassa et le plaça au milieu d'eux…".

10,17-23 : "A ces mots, il devint tout triste car il avait de grands biens… Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu !".

Les richesses ! De quoi s'agit-il ? Oh, bien sûr au premier sens du terme, il s'agit de biens matériels, de compte en banque, de valeurs que la mite et le ver consument, où les voleurs percent eu cambriolent (Matthieu 6,19-21). Ces valeurs fragiles dans lesquelles beaucoup mettent leur confiance et s'en servent souvent pour dominer et asservir les autres.

Mais la richesse, c'est aussi le quant à soi, la prétention à s'autoriser un discours pour

peu qu'on soit reconnu.

La richesse c'est encore l'ambition d'être le premier, d'occuper la plus haute marche de l'estrade, une place de privilégié pour exercer un pouvoir et recevoir les honneurs.

La richesse, c'est aussi le savoir surtout quand on ne partage pas !

A cette richesse, Jésus oppose l'attitude de l'enfant qui attend tout de l'autre et met en lui sa confiance… Accueillir un enfant au nom de Jésus, c'est accueillir le Père !

Et… "Si vous ne devenez comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu !" (Mat18,3).

La proposition de Jésus pour sortir de cette spirale de l'enrichissement quel qu'il soit : devenir le dernier et le serviteur de tous, comme il l'a fait lui-même en devenant homme parmi les hommes, en lavant les pieds de ses apôtres… ce fut pour lui, le chemin de l'exaltation comme le dit St Paul (Ephésiens 2,6-9).

Une image pour terminer : le couvercle du pouvoir qui enferme, renversé peut devenir le plateau du service.

Pam 21-09-20

PS : les termes "ministre" et "ministère" viennent du verbe latin "ministere" qui veut servir. Gouverner consiste en théorie à servir.

Jésus emmena le sourd à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.

Marc 31, 35

Jésus est en chemin, en terre étrangère et on lui amène un homme sourd et qui a du mal à parler pour qu'il pose la main sur lui.

La première chose que Jésus fait, c'est de s'écarter… la rencontre de Dieu, la prise de conscience, ne peut se faire dans le brouhaha d'une foule. Puis Jésus lui met les doigts dans les oreilles… Drôle de façon d'ouvrir les oreilles en les bouchant ! Mais se fermer au monde extérieur, n'est-ce pas le meilleur moyen de s'ouvrir au monde intérieur, là où Dieu parle, au plus intime de l'humain ? Et enfin Jésus lui touche la langue avec sa salive ! La salive est un liquide destiné à humidifier les muqueuses de la bouche et à commencer la digestion des aliments ; par ce geste, Jésus ne signifierait-il pas que notre langue ne doit pas être "de bois", mais souple, pour prononcer les paroles de vie, entendues dans le silence de la prière, de l'écoute, assimilées au point de devenir les paroles même de Dieu. Arrivé à ce point, quand Jésus dit "Effata !", "Ouvre-toi !", il n'est pas étonnant que l'homme entende et parle correctement. Et la foule de dire de Jésus : "Il a bien fait toutes choses", comme Dieu au commencement "vit que cela était très bon"… il s'agit bien ici d'une nouvelle création, d'un nouveau commencement pour cet homme.

Mais ne sommes-nous pas cet homme ?

Pam 18-08-26

En rédigeant cette chronique qui nous amène lentement mais sûrement à al reprise des activités, à la rentrée scolaire et sociale, je suis encore sous l'influence des homélies entendues hier et qui me semblent être un message pour ce temps de recommencement.

Le texte du l'ancien testament nous parle d'Elie, le premier et le plus grand prophète d'Israël, qui, découragé et soumis à la tentation du suicide, se couche sous un buisson et s'endort. (J'en connais un autre que la rencontre d'un buisson met en route pour aller libérer son peuple !) Et Jésus lui-même au jardin de l'agonie n'a-t-il pas subi la même tentation quand il se laisse tomber à terre ?

Mais la tendresse de Dieu veille et Elie reçoit d'un ange (un messager), par deux fois, nourriture et boisson pour reprendre des forces, pour "ressusciter" et poursuivre sa longue route jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu. (1 Rois 19,4-8)

Jésus aussi ressuscitera pour rejoindre le sein du Père et prendre place à sa droite.

Mais c'est un autre parallèle que nous a proposé l'évangile de ce jour. Dans son discours à Capharnaüm, sur le Pain de Vie, Jésus proclame ce qui est inaudible pour ses contemporains (mais en sommes-nous tellement éloignés ?) : " Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu'un ange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde." (Jean 6,50-51)

Le Christ nous nourrit de son Être, de sa chair, de sa ¨Parole et il nous invite à devenir ce que nous recevons, du bon pain pour la vie des hommes.

Comme lui nous a nourris, il nous invite "à faire cela en mémoire de lui". Il nous faut donc devenir du bon pain, savoureux, croustillant pour devenir nourriture pour les autres. Nous avons à nous nourrir mutuellement, à devenir, pour les autres, source de vie. N'est-ce pas un beau projet pour cette rentrée. Si chacun essaie de devenir nourriture pour l'autre, notre humanité grandira en fraternité et le monde sera plus juste et plus solidaire.

Bonne rentrée à tous pour une année moins chahutée que la précédente.

Bon vent à chacune et chacun et particulièrement à ceux pour font leurs premiers pas dans une nouvelle école, dans un nouveau cycle ou dans la vie professionnelle sans oublier celles et ceux pour qui tout roule !

Pam 21-08-09

Cette quinzaine nous plonge dans deux grands mystères de notre foi ! Que choisir et surtout que dire ? Je fus aiguillée dans ma réflexion par une émission de KTO "La théologie de l'écologie". Quel lien me direz-vous ? Et avec quelle fête ?

La Trinité est créatrice : si cela nous a toujours été enseigné pour le Père et le Fils, il n'en est pas de même pour l'Esprit, or comme l'Esprit prend le relais de Jésus à la Pentecôte pour guider l'Eglise, l'Esprit vient vivifier et dynamiser la création. En effet dans Laudato si, le pape François écrit : "L'Esprit de Dieu est présent dans toute la création et continue le travail de la création en diversifiant les créatures et c'est le fruit de la bonté même de Dieu."  La caractéristique de l'action de l'Esprit Saint est donc, en termes actuels, la biodiversité. Ce signe de la bonté et de l'amour de Dieu est véhiculé par l'Esprit créateur. Ne disons-nous pas chaque dimanche en proclamant le Credo : Je crois en l'Esprit, souffle de Dieu, qui est Seigneur et qui donne la vie, littéralement en grec, qui fait la vie.

Que faire pour parvenir à l'écologie intégrale prônée par le pape François ?

Quoique nous fassions, nous risquons d'aller plus ou moins vite dans le mur… Alors il nous faut quitter notre posture arrogante. Quand Dieu a confié la création à l'homme aux origines, il l'a lui a donné pour qu'il la domine en bon maître de maison, en bon père de famille or l'homme n'a eu de cesse de l'exploiter à son propre profit. Loin de moi de condamner toutes les découvertes technologiques et autres, mais ne se font-elles pas souvent au détriment des plus pauvres, hommes ou pays et continents ? La création nous a été donnée, l'homme n'en est ni la source ni le créateur.  Le don reçu ne nous en fait pas le propriétaire mais plutôt le gestionnaire responsable, le bénéficiaire en vue d'une transmission. Et c'est bien la question d'aujourd'hui : Quelle terre laisserons-nous aux générations futures ? Il est donc urgent de changer notre regard sur la création pour rejoindre celui de Dieu, le regard de la foi : il nous faut recevoir et retrouver le sens de la création comme Bonne Nouvelle qui nous fait vivre, fait sens et nous amène à un engagement.

L'intérêt pour l'écologie, c'est reprendre souffle, reprendre des relations nouvelles avec nous-mêmes car nous sommes disloqués, avec les autres pour une relation fraternelle entre tous et avec la nature car l'écologie est la science des relations des êtres entre eux et leur environnement et avec Dieu dont nous sommes les partenaires.

La situation actuelle de notre monde nous provoque car, même défiguré, il reste une réalité aimée de Dieu. Donc tout ce qui est défiguré doit être aimé par nous car Dieu le transfigure aussi.

L'enjeu de l'écologie intégrale est en rapport avec l'espérance, il est le lieu de vie de l'espérance chrétienne pour rendre à tout être sa dignité et la respecter à l'image de François d'Assise qui parle aux oiseaux, embrasse le lépreux et presque mourant laisse jaillir de son cœur le Cantique des Créatures !

Pam 21-05-17

En ce jour de l'Ascension du Jésus, nous avons deux récits bien différents : celui de Luc dans les Actes des Apôtres et celui de Marc dans son Evangile.

Luc semble situer cet "événement" au Mont des Oliviers puisqu'au verset qui suit le texte de ce jour, il mentionne : "Alors du mont des Oliviers ils s’en retournèrent à Jérusalem et montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement. Assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus !"

Marc nous dit "Après leur avoir parlé, Jésus fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. Pour eux, ils s'en allèrent prêcher en tout lieu…"

Qui croire, si nous lisons ces textes comme des récits historiques.

La dernière apparition de Jésus semble se passer à l'intérieur, au cours d'un repas… expliquez-moi comment Jésus s'éleva sous leurs regards et une nuée le déroba à leurs yeux et la présence de ces deux hommes vêtus de blanc, comme dans le tombeau, au matin de la résurrection… et leur message : "Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel."

Il nous faut creuser pour bien comprendre que l'Ascension du Seigneur est une prise de conscience par les disciples que la 'présence-absence' du Maître est une réalité qu'il leur faut intégrer. Ce Jésus Ressuscité dont ils ont saisi la présence vivifiante dans leurs rencontres, sera toujours présent avec eux quand ils seront deux ou trois réunis en son nom et confirmera leurs paroles et leurs actes comme il l'a promis. C'est en eux et par eux qu'il continuera son action salvatrice et alors oui, ils verront sa présence agissante qui les motivera à aller jusqu'au martyre.

Comme l'Esprit a engendré Jésus en Marie, ce même Esprit engendrera le Ressuscité en eux, dans les communautés qu'ils créeront, dans la foule devenue une fraternité ! Et cela est toujours d'actualité…

Pam 21-04-19

En ce lundi de Pâques où je rédige ces lignes, je me laisse interpeller par ce mystère de la Résurrection de Jésus.

En Matthieu 27,66, les gardes scellent la pierre du tombeau et en 29,12, les anciens paient les gardes pour dire que les disciples sont venus chercher le corps pendant qu'ils dormaient.

Si on enlève un cadavre, je pense qu'on l'emporte avec les linges qui l'ensevelissaient or tous les évangélistes sont d'accord pour affirmer que les linges étaient bien pliés… Cela ne ressemble pas à un rapt ! Souvenez-vous Lazare réanimé sort de son tombeau les mains et les pieds liés par les bandelettes et son visage enveloppé d'un suaire lié (Jean 11,44). L'absence du corps et les linges pliés de manière rituelle sont bien la preuve que Jésus est vraiment ressuscité. Et quand les femmes viennent au tombeau pour terminer les rites funéraires, la pierre est roulée… "Pierre qui roule, n'amasse pas mousse !", dit-on. A nous de rouler la pierre pour ouvrir ou fermer nos cœurs et nos intelligences à ce mystère de vie !

Et à propos des femmes, les évangélistes les citent… Marie de Magdala pour Jean, Matthieu lui adjoint l'autre Marie, mère de Jacques précise Marc qui y ajoute Salomé et Luc complète la panoplie en leur adjoignant Jeanne. En y réfléchissant, ne pensez-vous pas qu'il manque une femme, la plus célèbre, Marie, la mère de Jésus ? Ou alors n'est-elle pas la première bénéficiaire de la dernière béatitude que le Ressuscité énonce à Thomas "Heureux ceux qui croient sans avoir vu !" (Mat 20,29). Dès Luc 1,45, Marie est proclamée bienheureuse par Elisabeth, car elle est celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur. Marie a cru en la Parole de l'ange Gabriel à l'annonciation, Marie connaissait les écritures où le 3e jour est toujours pour de libération annonçant l'instauration de l'ère Messianique et le prophète Osée affirme : "Après deux jours, il nous fera revivre, le 3e jour, il nous relèvera" (6,2) et Jésus lui-même l'avait annoncé à plusieurs reprises. Marie gardait toutes ces paroles dans son cœur et n'avait pas besoin du passage par le tombeau pour savoir son Fils ressuscité ! Les femmes ont eu besoin d'une parole dans issue du tombeau, Marie en était le temple !

Pam 21-04-05

"Le même jour, c'est-à-dire le premier de la semaine, deux disciples faisaient route vers une village appelé Emmaüs…"

Je me suis interrogée sur qui étaient ces deux disciples dont on ne nous révèle que le nom de l'un d'entre eux. Cléophas.

Deux amis, deux frères ou cousins, père et fils et pourquoi pas mari et femme ?

Toutes les hypothèses sont possibles et plausibles. 

Marie, femme de Cléophas, nous ta trouvons au pied de la croix puis aux premières lueurs de l'aube du premier jour (signe d'une création nouvelle) de la semaine au tombeau avec d'autres femmes. C'est à elles que Jésus se révèle ressuscité et donne mission de l'annoncer aux Onze. L'évangile de Marc se termine par ces mots : "Elles ne dirent rien à personne car elles avaient peur !". Pas étonnant alors que celle femme se soit laissé convaincre par son mari de retourner à leur domicile pour reprendre leur activité, de vigneron semble-t-il. Ils sont tout tristes, lui parce que ses espoirs se sont révélés vains, elle parce qu'elle n'ose pas revenir sur expérience matinale parce que, selon les autres évangélistes, leur témoignage n'a pas été accueilli par les apôtres et les disciples dont le cœur et l'intelligence fermés ne pouvaient accueillir ce message inouï et qui plus est, émanant de femmes !

J'imagine le dialogue de ce couple pèlerin sur le chemin d'Emmaüs, tellement préoccupé de leur désarroi, les yeux embués de larmes, la foi en Jésus évacuée de leur cœur qu'ils ne sont pas disponibles pour accueillir et reconnaître Celui qui les rejoint sur leur chemin. Et ce n'est qu'arrivés chez eux, où ils ont invité ce personnage qui leur parle au cœur, qu'ils le reconnaissent au geste qu'Il a posé le jour de son arrestation.

Et alors, ils refont le chemin à l'envers (n'est-ce pas ce qui arrive à tout converti ?) pour témoigner de leur rencontre avec Jésus-Vivant. Alors, j'imagine aussi leur conversation sur le chemin du retour à moins qu'ils ne courent à perdre haleine pour annoncer la nouvelle aux autres.

Accompagnant ces deux disciples, où en sommes-nous sur ce chemin d'Emmaüs qui est le nôtre aujourd'hui ? 

Pam 2021-03-21

Je rédige cette méditation le lundi 8 mars "Journée des droits de la Femme". Alors que partout des manifestations sont organisées pour revendiquer l'égalité homme/femme dans la société, les entreprises, peut-être les Eglises, il me semble que nous avons mal lu les Evangiles. Les femmes y sont bien présentes et Jésus les rencontrent et les aime, prend leur parti et même se laisse interpeller par elles au point d'enfreindre La Loi. Alors qu'il est véhément avec les scribes, les pharisiens et les prêtres, Jésus n'émet jamais aucune condamnation à l'égard des femmes, même pas à l'endroit de la mère de Jacques et Jean qui revendique pour ses fils les premières places dans son Royaume. Au contraire, elles sont les privilégiées de certains de ses enseignements : à Marthe il révèle la résurrection, à Marie qu'elle a choisi la meilleure part, à la Samaritaine, l'eau qui jaillit envie éternelle. Il accueille le parfum de Marie de Magdala qui anticipe sa mort et son ensevelissement. Il se laisse toucher par la femme au flux de sang et loue la foi de l'étrangère que le supplie de guérir sa fille. Il relève la femme adultère et est ému pat la veuve de Naïm. Il accepte d'être entretenu, lui et sa bande de disciples, par des femmes fortunées, mais il met en évidence l'obole de la veuve ! Bien plus, il fait des femmes les premiers témoins et les annonciatrices de sa Résurrection… Impensable !

Après plus de 20 siècles, avons-nous oublié cette prédilection de Jésus et que ce sont les femmes qui, partout dans le monde, font avancer l'histoire. Avons-nous à revendiquer des droits ? Soyons simplement nous-mêmes, conscientes de notre dignité et revendiquant le respect dû à tout être humain. Soyons dans nos milieux les signes rayonnants de l'amour nous qui mettons au monde des fils et des filles de Dieu.

Pam 21/03/08

"Tout le monde te cherche." "Allons ailleurs…" Le merveilleux attire les foules non pour approfondir le message, pour se laisser transformer par lui et se mettre à sa suite, mais pour jouir des bienfaits du magicien, comme après la multiplication des pains. Mais Jésus ne s'installe pas, il lui faut aller ailleurs. La Vie n'est pas stagnation, installation mais marche, mouvement, aventure, audace, rencontre… la Bonne Nouvelle n'est pas réservée à un petit groupe de privilégiés mais est pour tous !  "C'est pour cela que je suis sorti." C'est aussi à cela que nous sommes appelés, à sortir de nos certitudes, de nos ténèbres, des démons qui nous habitent pour vivre à la Lumière ! Bonne quinzaine qui nous fera entrer dans ce temps de carême, temps de renouveau et de renaissance pour aller ailleurs, marcher vers Pâques.

Pam 21-01-25

 

Le récit de la présentation de Jésus au temple que nous lisons dans saint Luc m'interpelle.

D'abord Joseph et Marie, ses parents, se soumettent à la loi de Moïse ce dont Jésus dira plus tard qu'il n'est pas venu l'abolir, mais l'accomplir.

Accueillir un enfant comme un présent de Dieu et le lui consacrer, est-ce encore la démarche des parents d'aujourd'hui dans ce monde où les fastes de Noël négligent le sens profond de la fête… à peu de chose près, on pourrait se réunir à plus en famille que dans une église…

Et les crèches sont presque introuvables tant elles sont dissimulées dans nos temples de la consommation…

Paradoxe des temps ! Quand apprendrons-nous à vivre non "com'avant" mais "com'après" ? Beaucoup d'entre nous ne rêvent que de retourner à leurs pratiques antérieures qui, l'ignorent-ils, ont engendré la situation actuelle alors que, comme me le disait récemment une institutrice, il y a beaucoup moins d'enfants absents pour maladie de saison depuis le début du confinement.

Jésus est accueilli par deux vieillards, pardon, par deux personnes du 3e ou du 4e âge dirait-on aujourd'hui… par nos aînés, comme on dit depuis le début la pandémie actuelle : un homme et une femme.

Siméon parle et rend gloire d'avoir vu le salut de Dieu, lumière pour éclairer les nations païennes et gloire d'Israël. Son attente active l'a poussé à aller au temple.

Notre attente de Jésus nous pousse-t-elle à rentrer dans notre temple intérieur pour y découvrir Celui qui y est présent, Lumière pour notre vie ?

Et Anne, dont le nom signifie la Gracieuse, qui ne s'éloigne pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans la prière et le jeûne, est muette mais exprime dans sa personnalité le mystère de l'Eglise. Elle a vécu 7 ans de mariage : symbole d'une nouvelle création. Elle a vécu 77 ans = 11 x 7. Le 11 est le symbole de l’idéalisme, intuition, énergie, inspiration, volonté, courage, mais aussi de la tension, contradictions. Elle a atteint l'âge de 84 ans = 12 x 7 : l'Eglise en plénitude bâtie sur le témoignage des 12 apôtres.

Elle est le premier témoin de la venue de Jésus car elle proclame les louanges de Dieu et parle de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Est-ce bien là, le rôle que nous reconnaissons à nos aînés en ce temps de confinement, eux que nous ne pouvons voir que derrière des protections et à durée limitée ?

Ne les priverions-nous pas de la Parole de sagesse et de sainteté qu'ils auraient à nous dire ?

Pam 20-12-13

Adventus, Advenir, Avent, Avènement…Nous voici entrés dans la préparation de Noël, fête que nous allons vivre d'une façon inédite… Pas de grandes fêtes familiales, pas de grandes messes de Minuit, pas de veillées animées par les enfants et les jeunes, pas de crèches vivantes, pas de verres de l'amitié ! Vraiment aucun d'entre nous ne se souvient de célébration de Noël aussi austère ! En fait, n'est-ce pas une chance pour revenir à l'essentiel, revisiter notre intériorité. En relisant Isaïe 61,1-2a,10-11, lecture proposée le 3e dimanche de l'avent et que Jésus reprend pour inaugurer sa mission dans la synagogue de Capharnaüm (Luc 3,18-20), je me dis qu'avant de viser les différentes classes sociales, ce qui ne m'engage pas beaucoup, ces paroles s'adressent aux différents aspects de moi : mes pauvretés, mes enfermements, mes aveuglements. C'est pour moi qu'une année de grâce est proclamée.

Noël, jour de naissance, non pas d'un Jésus extérieur mais de l'Enfant divin que je porte en moi. Pour qu'il puisse s'y épanouir et se développer, il me faut lui préparer une demeure agréable où l'accueil de l'étranger aura sa place, la vraie humilité remplacera un quant à soi démesuré, les peurs deviendront chemins de libération et les yeux s'ouvriront sur des réalités indifférentes ou ignorées jusque-là.

Oui, ce temps, libéré par les courses inutiles et les préparatifs somptueux non avenus cette année, peut être consacré à ce retour sur soi pour développer ce Moi intérieur à l'image du Créateur. Alors Noël aura un goût inattendu, une saveur nouvelle car le Verbe aura pris chair en notre cœur, en notre chair et chaque visage deviendra reflet de la beauté de Dieu.

Peut-être serais-je méconnaissable car la rencontre de Jésus engendre une conversion radicale, mais aussi serais-je plus proche, plus ouvert à ceux qui partagent ma vie et ne pourrons qu'apprécier ce retournement.

Oui Noël sera alors un jour de naissance pour tous ceux avec qui je célèbrerai cette fête intime et dans l'intimité. 

Joyeux Noël à chacun et chacune dans l'accueil de Celui qui vient changer nos vies !

Pam 20-11-29

 

Une bonne maison

doit se reconnaître à son vestibule,

et bien montrer dès l'entrée

qu'elle ne recèle pas de ténèbres;

ainsi notre âme doit-elle,

sans être entravée par le corps,

donner au dehors sa lumière,

 semblable à la lampe

qui répand de l'intérieur sa clarté.

Saint Ambroise (vers 340-397)

Avez-vous déjà lu ou vous êtes-vous laissé interpeller par ce passage d'Isaïe 55, 10-11: "La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer… ainsi ma parole ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission."

Quand j'ai relu ce verset dernièrement, je me suis dit, c'est du connu : la Parole de Dieu doit féconder ma terre, mon histoire. Comme le grain de blé tombé en terre doit germer et je me complaisais dans cette lecture bien basique et naïve et finalement je ne me sentais pas si mal, mon blé poussait bien, c'est alors que j'ai découvert, enfin oserais-je dire, le passage "…" : donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger". Et me voilà bouleversée : ce n'est pas pour moi seule que le blé doit germer et donner son épi, pour ma croissance et mon plaisir, car un épi non moissonné à quoi peut-il bien servir… quelle est sa destination ? "Il doit donner la semence au semeur"… et me voilà projetée dans l'action : ce que j'ai reçu et accepté de laisser croître, ce n'est pas pour moi mais pour le partager à d'autres qui poursuivront le travail, à d'autres semeurs car c'est ainsi que cette parole me touche aujourd'hui grâce à tous ces semeurs qui, au cours des âges, se sont relayé. Il me faut donc, pour le moment présent, être semeur et partager avec d'autres pour qu'ils le répandent à leur tour. Quelle confiance Dieu fait à ma faiblesse !

"… et le pain à celui qui doit manger" ! Une autre mission encore, voilà qu'il me faut devenir moissonneur, meunier, boulanger pour donner le pain. il me faut me laisser imprégner par la Parole, la ressasser, la digérer, me l'assimiler afin qu'elle devienne bon pain séduisant, accessible et nourrissant pour ceux qui, en ces temps de pénurie et de pandémie, sont guettés par la désespérance et cherchent un sens à leur vie. Ce ne sera pas la réponse magique à tous leurs pourquoi et leurs comment, mais l'étincelle sur leur chemin qui leur dira que l'amour paternel de Dieu les accompagne et ne les abandonnera jamais ; que l'aube de Pâques vécue par le Christ surgira sans leur vie et que l'action de l'Esprit les guidera sur le chemin de la vie et de la Vie. Alors oui, "la parole de Dieu ne lui reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui lui plaît, sans avoir accompli sa mission."

Pam 20/11/16

En ce dernier dimanche de l'année liturgique, nous est proposé un texte que nous connaissons par cœur, celui du jugement dernier où "le Fils de l'homme quand il viendra séparera les hommes les uns des autres comme le berger sépare les brebis des boucs…"  (Matthieu 25,31-46). Je ne sais comment vous l'avez entendu et compris, pour ma part les bons à droite et récompensés, les mauvais à gauche et maudits. Mais en le relisant aujourd'hui je me laisse interpeller : pourquoi séparer les brebis des boucs ? Dans la réalité, ils ne se fréquentent pas, chacun a soi partenaire, la brebis, le bélier et le bouc, la chèvre. Jamais celui-ci ne pourra féconder une brebis et s'il prend la place du bélier, c'est une mésalliance stérile.

La brebis est symbole de vie, c'est elle qui met bas et assure la pérennité du troupeau.

Le bouc a plusieurs significations dans la Bible ; la première est "chevelu" dont les équivalents numériques donnent le sens de démon, d'obscénité.

Et me vient cette intuition : ne serais-je pas la brebis dont le démon a pris la place de l'époux et que l'époux vient délivrer ?

Séparer, n'est-ce pas le signe d'une nouvelle création en effet quand Dieu crée, il le fait en séparant les éléments afin que chacun puisse avoir sa propre raison d'être. De même, il sépare la femme de l'homme pour rendre la relation possible avec un vis-à-vis ; Il crée aussi son peuple en le séparant d'une Egypte dominatrice et cruelle. Le couple pour se former ne doit-il pas se séparer de ses familles respectives pour former une nouvelle cellule, un nouveau foyer. Toute naissance n'est-elle pas séparation, question de vie ou de mort.

Pour en revenir à notre texte, la séparation me libère de toutes mes entraves à faire le bien, alors oui, que ces démons d'égoïsme, d'oubli ou de mépris de l'autre soient jetés au feu !

Il n'est demandé à aucun s'il est allé à la messe ou a récité son chapelet fidèlement, la seule chose demandée : avez-vous fait progresser la fraternité dans le monde ? Et cette exigence est déclinée sous 6 modes, comme les 6 jours de création où Dieu à l'œuvre finit par remettre la création aux mains de l'humanité : c'est à l'homme de faire et d'abord de donner à manger à celui qui a faim. Faim de quoi ? De pain, sans doute, mais aussi de la Parole qui libère, ainsi l'exigence de charité devient exigence d'évangélisation car "l'homme en vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu" (Matthieu 4,4)

Pam 20-11-02

La parabole des dix vierges, Matt 25,1-13

Cette parabole nous replonge dans un contexte de noces. Dernièrement il était question de l'invité qui n'avait pas l'habit de noces. Ici nous sommes en présence de 10 vierges. Ce chiffre 10 utilisé très souvent dans le 1er testament peut se traduire : 5+5, référence à l'homme qui possède en lui tous les outils et les forces nécessaires pour s'engager dans le monde, selon le 5e jour de la création en Genèse 1. C'est aussi 7+3 : la création remise à l'homme et la présence de Dieu qui l'accompagne inlassablement. Ce nombre10 peut être le signe de l'union entre l'humain et le divin.

Elles sont vierges donc ouvertes à la nouveauté, à l'inattendu ayant en elles toutes les ressources pour y faire face.

Elles sont toutes dans l'attente de l'époux. Il ne s'agit pas de mariage mais d'épousailles… on peut épouser des idées, des projets, une opinion, un point de vue, une manière de vivre, un ensemble de dispositions.

Elles ont des lampes à huile… Les unes ont pris des provisions, les autres pas.

Les secondes, sans réserve d'huile semble sous le joug de la loi dans laquelle elles ne trouvent plus de sens, de raison de vivre, de s'engager pour créer du neuf, elles s’endorment.

Les premières, ayant pris une réserve d'huile, sont ouvertes à la nouveauté, dans l'attente de quelque chose d'original, de saint. Elles ont la souplesse que procure l'huile, onguent de vie et d'énergie.

A l'arrivée de l'époux, elles sont prêtes, disponibles pour vivre la nouveauté des épousailles. Tandis que les autres, rendues stériles, par la loi n'ont pas de quoi se lancer dans l'aventure des épousailles. Elles ne croient pas en leur richesse intérieure et restent donc sur le bord du chemin, sans avenir.

Et aujourd'hui, nous, vierges prévoyantes et sages ou imprévoyantes et folles ? Nous laissons-nous interpeler par la nouveauté ou restons-nous embourbas, coincés dans nos habitudes ?

J'ai mis devant toi la vie et la mort,

la bénédiction et la malédiction.

Choisis la vie, afin de vivre...

(Deutéronome 30,19)

 

Après les parables de la vigne de ces derniers dimanches, où Jésus fustige délicatement les responsables judéens qui se sont approprié les fruits de la vigne pour les détourner à leur profit, imposant au peuple des lois qu'eux-mêmes n'observaient pas. Et voici que, dans l'évangile de ce 29e dimanche (Matthieu 22, 15-21), les pharisiens veulent piéger Jésus mais ils n'osent pas l'affrontent directement. Ils envoient leurs disciples et des partisans d'Hérode, roi fantoche au service des Romains. Etonnant pour des pharisiens qui ne voulaient pas se compromettre avec le pouvoir.

Les juifs dans l'empire romain bénéficiaient de certains avantages, c'est sans doute pour cela qu'ils viennent trouver Jésus pour le piéger. Fallait-il ou non payer l'impôt à César ? Si Jésus répond positivement, il se met le peuple à dos, s'il s'y oppose, il peut être dénoncer comme rebelle. De toute façon, son sort est réglé… il est vrai que nous approchons de la fin de la vie de Jésus et donc la tension est croissante.

Il faut savoir que les Juifs avaient leur monnaie propre c'est pourquoi il y avait des changeurs au temple car on ne pouvait acheter les animaux destinés aux sacrifices avec la monnaie étrangère, impure.

Jésus demande donc à voir la monnaie de l'impôt. Ils présentent à Jésus un denier, monnaie à l'effigie de César, monnaie romaine usuelle dans la vie quotidienne en Israël depuis l'occupation. Souvenez-vous : le denier est le salaire convenu avec les ouvriers de la vigne pour une journée de travail et Jésus est vendu par Judas pour trente deniers.

S'ils avaient présenté une pièce de monnaie du temple, la réaction de Jésus aurait été quelque peu différente tout en induisant le même comportement. Si vous utilisez la monnaie de l'empereur, alors il vous faut payer l'impôt. Nul ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. Il faut prendre son parti et vivre en conséquence.

Dans nos vies ne sommes-nous pas souvent confrontés à ce genre de question ?

A nous de choisir l'issue !

Pam 20-10-04

 

Matthieu 22,1-14: une nouvelle parabole de Jésus, celle du festin nuptial, concernant le Royaume des Cieux. Il s'agit de la parabole des invités au repas de noces qui trouvent tous une excuse pour ne pas venir et tuent les envoyés. Alors le roi envoie ses serviteurs à la croisée des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce, et la salle de noce fut remplie de convives." Bien sûr Jésus vise les pharisiens et les grands prêtres dont les ancêtres ont maltraité et massacré les prophètes et il leur promet la disparition. En effet lors du siège de Jérusalem en 70, les juifs sont massacrés ou dispersés et du temple il ne reste plus pierre sur pierre.

Au-delà des siècles, ce message a-t-il une résonnance contemporaine ?

En 1980, au Bourget, le pape Jean-Paul II lance cet appel : "France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ?"

Cette question me semble toujours d'actualité.

Qu'avons-nous fait de notre baptême ? Est-il vivant dans nos vies ? Motive-t-il notre engagement au sein de l'Eglise et du monde ou est-il comme le talent du serviteur, de cette autre parabole, enfoui sous la terre (Mat 25,25). Et Jésus fustige ce serviteur en le traitant de mauvais et de paresseux. Réactiver notre baptême, c'est vivre de la vie même de Dieu, dans son intimité et rester à l'écoute de sa Parole qui est un feu dévorant et stimulant.

Le maître de la vigne, le roi de la parabole sont des icônes de Dieu qui est toujours en sortie pour embaucher en vue du Royaume. Il est toujours à l'œuvre et sa patience est infinie. Il n'aura de cesse que tous les hommes n'accueillent la plénitude de son amour pour découvrir la Joie et le Bonheur.

Pam 20-09-20

 

"Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes voies ne sont pas vos voies"

Isaïe 55,8

"…n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que je suis bon ?

Matthieu 20,15

Ces deux citations tirées de la liturgie du 25e dimanche peut-être les avez-vous reconnues. Celle de Matthieu termine la parabole des ouvriers de la dernière heure.

Parabole qui souvent nous paraît injuste, où les valeurs semblent inversées, voire renversées. Pourquoi le même salaire aux premiers et aux derniers et mieux encore l'affirmation qui suit: les derniers seront premiers et les premiers derniers (20,16).

Je ne doute pas que Jésus vise une nouvelle fois les pharisiens qui se croyaient justes. Souvenez-vous de l'histoire du pharisien et du publicain au temple d'où le publicain repart justifié ! Et dimanche prochain Jésus affirmera "les publicains et les prostituées vous précéderont dans le Royaume de Dieu" (21,30).

Le salaire promis par le maître aux premiers ouvriers est celui d'une journée complète de salaire à l'époque. Si nous en restons à cette notion, nous pouvons être scandalisés (mais encore qui sommes-nous pour juger ce patron qui fait de son bien ce qu'il veut).

Dans la perspective du Royaume, ce salaire du travail n'est-il pas le symbole de la relation que Dieu établit avec chacun de nous. Selon notre éducation, notre milieu, notre pays et notre culture, nous avons reconnu cette présence de Dieu dans nos vies dès la naissance ou plus tard, cela n'a pas d'importance. L'essentiel est de faire la rencontre de Jésus, de sa parole libératrice et de se laisser séduire par l'itinéraire qu'il nous propose.  Et cela commence par la conversion c'est-à-dire accepter de changer de regard sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. Adopter le regard et les pensées de Dieu qui fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes (Matt. 5,45).

Quel que soit notre chemin, notre quête du moment, le point d'ancrage qui est le nôtre, l'essentiel est de rester en éveil, afin d'entendre l'invitation du Seigneur qui vient et revient à toute heure dans notre vie pour nous appeler à aller toujours plus loin dans son intimité pour être artisan du Royaume.

Dans cette perspective, d'abord nous devrions nous réjouir chaque fois qu'un homme, une femme, un jeune, un enfant entend cette Parole qui le fait renaître et ensuite, pensez-vous qu'il s'agisse encore de premiers et de derniers ? Aux yeux de Dieu, nous sommes uniques donc nous sommes forcément premiers et derniers et alors il n'est plus question de concurrence entre nous. Il nous est simplement demandé de répondre à l'appel que nous avons reçu.

Pam 20-09-06

Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

"Lier, délier", ce binôme reviens à deux reprises en Matthieu 16,19 et 18,18. La première fois, ce "pouvoir" est confié à Pierre après sa profession de foi de Césarée, la seconde aux apôtres après le pardon du frère. Une chose m'interpelle ici comme dans le "Notre Père" : pardonne-nous comme nous pardonnons… c'est la terre qui interpelle le ciel, qui lui montre l'exemple en quelque sorte. Or on nous a toujours enseigné et donc nous avons pensé que nous avions à imiter Dieu. Quelle pirouette de nouveau. Pourquoi ?

Une question surgit alors : si j'ai le cœur fermé au point de ne pas être capable de faire un pas vers mon frère, comment pourrais-je accueillir le pardon de Dieu… d'ailleurs en éprouverais-je le besoin ou même cette pensée m'effleurerait-elle ?

Dieu ne peut pas nous tourner vers lui contre notre propre gré comme il est dit dans l'Apocalypse 3,20 : "Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je souperai, moi près de lui et lui près de moi."

Dans mes recherches, j'ai trouvé une variante de la traduction de lier/ délier c'est refuser/accueillir : "Je te donnerai les clés du Royaume des cieux. Ce que tu refuseras sur la terre, on le refusera dans les cieux. Ce que tu accueilleras sur la terre, on l’accueillera dans les cieux". Tout ce que je refuse dans mes relations, dans mon histoire, tout ce que je ligote dans mes relations, tous les nœuds que je crée, Dieu ne peut les défaire, ce n'est pas son problème, c'est le mien ! Dieu n'est pas une bouée de secours… il n'a que ma tête, mon cœur, mes oreilles, mes pieds et mes mains pour agir. Il s'est lié à l'homme depuis qu'il a tout mis sous ses pieds, pour qu'il domine sur l'œuvre de ses mains (Psaume 8,7). Alors c'est à nous de faire et Dieu fera comme nous ferons !

Pam 20-08-23

 

Même les combats perdus d’avance

doivent être menés.

Peu à peu, les consciences s’éveillent,

elles sont les semences dont parle

l’Evangile. Il ne faut pas se résigner.

Jamais.

Même si le résultat

ne dépend pas forcément de nous.

Henri Burin des Roziers (1930-2017)

dominicain, avocat

« Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.

Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur… Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur. »

Lévitique 19,1-2,17-18

 

Cet extrait de ce livre du 1er testament nous introduit déjà au message de Jésus : « Vous donc vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Mathieu 5,35. L’amour inconditionnel du prochain n’est pas un ordre moral. Il s’inscrit dans l’alliance de Dieu avec son peuple. Dieu est saint, ce qui signifie unique, séparé. Agir comme lui, c’est se séparer du comportement humain classique, c’est donc devenir saint comme Lui est Saint. Cet amour du prochain que Jésus amplifie en parlant de l’amour des ennemis, et qui nous rend parfaits comme notre Père est parfait, n‘est pas à assimiler à un sentiment, un élan, ce n’est pas se jeter au cou de son ennemi. Cette attitude se révèle au terme d’une négociation, d’une lutte avec lui, l’instauration d’un dialogue qui permette de retrouver un terrain d’entente, une attitude de pardon, un chemin parcouru ensemble… C’est au terme d’un véritable travail sur soi, animé par la présence de Dieu en nous, dont nous sommes le temple vivant, que nous pouvons aboutir à cet amour de l’autre… en ressemblant à notre Père qui est parfait et devenir saint comme le Seigneur est saint.

Atteindre à cet amour, c’est devenir lumière du monde, sel de la terre… être Bonne Nouvelle pour les hommes et les femmes de notre temps comme on disait des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment ! »… un beau challenge pour le carême qui s’ouvre devant nous.

Pam 20-02-10

Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.

Isaïe 58, 9-10

Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde… Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.

Mat 5, 13-14

Tout un programme de vie… Une révélation qui, une nouvelle fois, me fait prendre conscience de ma     grandeur. Jésus, relayant le prophète Isaïe, le dit : si vous vous laissez éclairer par Dieu, suivant le chemin de vie qu’il vous propose, vous pouvez devenir lumière pour ceux qui vous entourent… alors voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux (Mat 5,16). Honneur, responsabilité, mission : Jésus l’affirme, vous êtes le sel de la terre, la lumière de monde, laissons-nous habiter par ces affirmations capables de nous transformer et de mettre d’autres sur ce chemin. Si chaque chrétien faisait cela, alors notre humanité serait rayonnante de la lumière même de Dieu ! Bonne semaine sur ce chemin lumineux !

Pam 20-01-27

« Et surtout la santé ! Pour en faire quoi ? Formulons un autre vœu : que ta bonne santé soit une invitation à la joie ; que ta convalescence soit signe d’une espérance contagieuse ; que ta guérison soit un encouragement à mieux tirer parti du temps présent »

Paul Clavier, enseignant-chercheur

Le Seigneur m’a dit : « …en toi, je manifesterai ma splendeur. » Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur… Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force.

Et il dit : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur… : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Isaïe 49, 3, 5-6 

En ce lendemain de Noël où je prépare votre chronique habituelle, ces mots du prophète Isaïe résonnent dans ma tête et dans mon cœur… et si c’était à moi qu’ils étaient adressés ! Oserais-je y croire ? Moi, dans ma faiblesse, je serais la manifestation de la splendeur du Seigneur ? Lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère, c’est ce qui fait toute ma valeur à ses yeux !     

« Je fais de toi la lumière des nations… » Jésus renchérira en disant « Vous êtes la lumière du monde ! » Adhérer à cette Parole, c’est se laisser imprégner par la présence divine en nous, présence qui nous transformera pour rayonner de la splendeur de Dieu comme Jésus lors de la transfiguration. Nous sommes les tabernacles de Dieu, d’un Dieu qui ne demande qu’à naître un peu plus chaque jour et qui nous confie cette mission de le mettre au monde ! Ainsi, conscients de la confiance qu’Il nous fait, engagés dans notre quotidien, comme la petite Thérèse dans son Carmel, nous ferons qu’advienne le salut jusqu’aux extrémités de la terre, de ma terre, de mon histoire !  Celui-ci est mon fils, ma fille bien-aimé(e), écoutez-les !

Pam 19-12-26

 

« Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph… »

Math 2,13

 

Joseph, homme silencieux des évangiles, mais homme d’action et d’engagement : il ne craint pas de prendre Marie comme épouse, même si percevant le projet de sa femme à propos de son fils lui fait craindre le pire. Il pressent que l’éducation que Marie compte donner à leur fils risque de mettre en émoi les autorités religieuses et civiles de son temps. Et cela se vérifie déjà quand ils doivent fuir devant Hérode et cela ne fera que se développer lors du ministère de Jésus. Mais Joseph, l’homme aux songes, dont le nom qui signifie « Dieu accroîtra ma descendance » rappelle son ancêtre, le fils de Jacob devenu vice-roi d’Egypte à l’époque de la famine, fait confiance. Il accompagne Marie dans son projet et devient ainsi, comme Abaham, le père d’une multitude : tous ceux qui depuis 2000 ans adhèrent à Jésus et s’engagent à sa suite pour que sa Parole, Bonne Nouvelle, atteigne les extrémités de la terre et les profondeurs les plus intimes de chacun et chacune.

Pam 19-12-15

 

Jésus, lumière dans les ténèbres de ce monde, je fais de ce jour, et de tous les jours, un jour de fête. J’accueille ta lumière pour être un semeur de paix, d’amour et de tendresse.

Dans la Genèse, après que Dieu a créé le monde et vu que "cela était très bon", il se repose. Il entre dans le silence. C'est-à-dire qu'il laisse à la Création une marge pour exister. Pour le meilleur et parfois, pour le pire. Mais ce pire-là n'empêche pas que Dieu bénira jusqu'au bout cette Création. Il l'a promis, il recueillera tout ce qui est beau et bon. Jésus nous invite à regarder non le mal qu'il faudrait arracher, mais le bien qu'on peut toujours ajouter à cette histoire qui ne se perdra pas. Même si ce bien est discret et n'existe que dans le secret. Dans ses bras ouverts sur la croix, Jésus a tout pris, même les péchés de nos temps actuels. Ce monde dans ce qu'il a de post-humain, Dieu le pleure, oui. J'en soufre aussi, mais je continue à être dans le "oui" à tout ce qui est beau. Il nous faut rester attentifs aux ruses de Dieu dans ce monde qui voudrait éliminer l'imprévu. Même fabriqués en laboratoire, les enfants continueront de naître, et toute naissance est une bonne nouvelle! Et puis ces enfants persisteront à être absolument pas comme les parents voudraient qu'ils soient, même s'ils ont les yeux de la couleur qu'on a choisie pour eux.

Martin Steffens, philosophe

Les fils de Zébédée, Jacques et Jean demandent à Jésus: "Accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire." Jésus leur dit: "Vous ne savez pas ce que vous demandez."

(Marc 10,37-38)

Et avec lui ils crucifièrent deux brigands, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche.

(Marc 15,27)

Ces deux extraits m'interpellent : "siéger à la droite et à la gauche de Jésus", ce n'est pas réaliser un rêve de pouvoir, mais partager le don de sa vie au service des autres, c'est accepter le pardon et la promesse de libération définitive que Jésus promet et réalise pour tous à la croisée de leur chemin!

Pam 19/11/03

 

Dieu est celui qui est feu, sel et vent et qui reste insaisissable comme la respiration de la VIE.

Père Patrick Jacqiemont

A quand la Journée de la journée?  Une journée toute simple, où tout compterait pêle-mêle: les personnes âgées qui sourient, les femmes rurales atteintes d'ostéoporose, la santé mentale des pauvres, les enseignants non-violents et les animaux bègues. Une journée qu'on vivrait sans avoir à fêter autre chose que le présent qui nous est fait.

Paul Clavier, enseignant et philosophe

 

Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l'arbre que voici: "Déracine-toi et va te planter dans lamer", il vous aurait obéi.

Luc 17,6

 

Osons-nous croire à une telle affirmation? Ou est-ce de la magie ou un conte de fée ou encore l'expression d'un rêve que nous berçons? N'en croyez rien! Ne vous est-il jamais arrivé de croire en vos enfants, à un point tel qu'ils sont parvenus à réussir une tâche dont ils se sentaient incapables? Ou en regardant votre expérience personnelle, êtes-vous certain de ne pas y découvrir telle ou telle réalisation qui vous semblait impossible à réaliser et pourtant votre foi, votre énergie en ont fait un chef d'œuvre… C'est la mise en œuvre de la Parole de Jésus!... ainsi vous avez certainement déjà déplacé des montagnes!

Pam 19-09-23

Il n'est pas long, le chemin qui t'es indiqué: marche jusqu'en toi-même à la rencontre de ton Dieu. Car proche est la Parole dans ta bouche et dans ton cœur.

St Bernard de Clairvaux

Il y a des derniers qui seront premiers

et des premiers qui seront derniers.

Luc 13,30

Drôle de réflexion pour un temps de rentrée où chacun, élève, étudiant, jeune travailleur souhaite réussir, être premier dans sa catégorie, dans sa spécificité! Travailler pour être premier, parfois au détriment de l'autre, n'est pas un idéal… Pas plus qu'être dernier. Alors que signifie ce renversement des valeurs ou plutôt des situations. De son temps Jésus s'en prend sans doute à ses contemporains, membres du peuple qui, élu en premier pour être témoins de la bienveillance et de la miséricorde de Dieu, sont les plus réticents à entendre sa parole, tel le pharisien au temple qui se glorifie de ses bonnes œuvres, alors que c'est le publicain qui s'en retourne justifié, lui qui s'est laissé envahir par la tendresse de Dieu. C'est la femme adultère, le bon samaritain, le centurion romain ou encore la veuve de Naïm ou la syro-phénicienne qui n'hésite à bousculer Jésus dans ses projets en lui rappelant que les petits chiens mangent la nourriture qui tombent de la table des enfants ou encore cette femme atteinte d'un flux de sang qui n'hésite pas à traverser la foule pour attraper voire déchirer le vêtement de Jésus pour obtenir la guérison… Les voilà les derniers qui seront premiers! Mais pour nous aujourd'hui? Au moment où l'accent est mis sur notre originalité, notre personnalité unique, à nulle autre pareille, ne sommes-nous pas à la fois premiers dans notre catégorie et en même temps derniers puisque personne ne nous est semblable… A moi d'être performant là où je suis en mettant mes compétences au service des autres. Mais à moi aussi de me laisser imprégner de la Parole de Dieu pour la faire rayonner dans les différents milieux de vie qui sont les miens, sans me préoccuper d'être premier ou dernier car je suis unique et habité de la présence bien-aimante de Dieu, Père de toute tendresse. Dans cette certitude, je souhaite à toute une excellente rentrée où chacun pourra faire partie des premiers qui seront derniers et des derniers qui seront premiers!

A bientôt,

Pam

 

Qui est celle qui s'avance comme l'aurore

belle comme la lune?

Elle brille comme le soleil

Terrible comme des drapeaux en bataille.

Alain Bashung (1947-2009) et Chloé Mons,

Cantique des cantiques

 

Il est venu le temps des cathédrales
Le monde est entré dans un nouveau millénaire
L'homme a voulu monter vers les étoiles…

Quel rapport entre ces paroles que nous avons entendues récemment et le temps des vacances qui s'ouvre devant nous?

Que sont les cathédrales sinon l'expression commune de la foi d'un peuple, de l'élan de spiritualité d'une ou plusieurs générations! Et pour nous les vacances ne sont-elles pas un temps de "vacance", de liberté pour créer dans nos existences des espaces où la spiritualité pourrait retrouver une nouvelle fraîcheur dans la rencontre d'autres cultures, d'autres religions, d'autres paysages, d'autres civilisations ou simplement acquérir une vision neuve sur notre quotidien?

Car notre monde aussi est entré dans un nouveau millénaire et ce temps le questionne sur les questions de sens, la vie, la mort, le genre, le demain de l'électronique, de la pollution, de l'écologie. De quoi demain sera-t-il fait si nous nous refermons sur la matérialité du monde, sur notre dimension horizontale en négligeant notre dimension verticale?

L'homme a voulu monter vers les étoiles… il l'a fait il y a 50 ans, il projette de le refaire et de maîtriser l'immensité astrale! Mais que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme? Marc 8,36

A chacun sa réponse, à chacun son chemin!

Pam

 

Tant que sur la terre il restera un homme pour chanter, il nous sera encore permis d'espérer.

Gabriel Celaya (1911-1991), poète espagnol

 

Toute la terre avait la même langue, les mêmes mots… C'est pourquoi on l'appela Babel, car c'est là que le Seigneur embrouilla la langue des habitants de la terre; et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la surface de la terre.

Genèse 11, 1 et 9

Passage d'une situation idyllique à une autre catastrophique ou l'inverse?

Avoir tous la même langue, les mêmes mots, n'est-ce pas un langage totalitaire où nul dialogue n'est possible? Cela nous rappelle des moments durs du 20e siècle. Acquérir un langage propre, c'est s'octroyer la liberté d'initier un dialogue…

Et se disperser sur toute la surface de la terre, n'est-ce pas une chance de découvrir de nouveaux espaces, d'amorcer  des découvertes surprenantes, de nouer de relations inattendues, de rencontrer d'autres cultures, d'autres philosophies, de se construire en tant qu'humain?

Pam

 

… puis ils retrounèrent à Jérusdalem en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu (Luc 24,53); Pourquoi cette joie, plutôt que la tristesse, et cette bénédiction infinie après l'ascension? Ne serait-ce pas parce qu'ils auraient enfin compris que Jésus réside en eux et que c'est à eux de prendre à présent le relais et de poursuivre l'annonce de la Bonne Nouvelle?

Pam

 

Quand j'étais petit, ma mère m'a dit que le bonheur était la clé de la vie.

A l'école, quand on m'a demandé d'écrire ce que je voulais être plus tard, j'ai répondu "heureux". Ils m'ont dit que je n'avais pas compris la question, je leur ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie.

John Lennon (1940-1980)

 

C'est en nous et entre nous que Jésus ressuscité se révèle, rayonne et poursuit son œuvre… C'est à l'amour, au dynamisme et à l'engagement des frères au service d'un monde meilleur que Jésus ressuscité sera manifesté.

Bonne fête de Pâques !

Pam

 

"Croire en l'homme, c'est croire que tout homme a une avenir"

Bernard Devert, prêtre,

fondateur d'Habitat et Humanisme

 

La parabole du fils perdu et retrouvé.

Lire de cette parabole dans le contexte actuel est difficile à entendre tant nous avons toujours tendance à juger, et qui dit juger dit souvent condamenr! Or ce qu'il nous faut lire dans ce texte c'est que le fils cadet, si bas soit-il tombé, quelque atrocité eut-il commise, s'il rente en lui-même et revient retrouuve toute sa dignité de fils. Il n'a rien perdu, attendu qu'il est par un Père aux entrailles de mère qui lui tend les bras et fait la fête pour ce fils "revenu à la vie". Mais ne sommes-nous pas souvent comme le fils aîné, engoncé dans sa fidélité légale, n'osant prendre auucn risque.Sa raideur l'empêche de vivre, la fête avec ses amis, il ne l'ose pas… Dans la mison,il vit comme un esclave passant à côté de l'amour fou que le père peut éprouver pour lui mais dont il ne fait pas l'expérience car il se croit juste. Il lui faudrait lui aussi "revenir à a vie", mais en choisissant son chemin de conversion, de retournement. Son travail il lui faudrait l'exécuter non par fidélité à des ordres ou à des coutumes mais comme un chemin d'épanouissement et de croissance, même si pour cela il luifaut outrepasser les règles. Dieu ne nous coucoune pas… Il nous lance dans le courant de la Vie!                                           Pam

 

Suis ton cœur pour que ton visage rayonne durant le temps de ta vie

Ptah-Hotep,

auteur de l'un des plsus anciens écrits de sagesse,

vizir, Egypte, vers 2400 avant J.-C

 

Pourquoi l'Eglise? Car je ne peux pas être seul devant Dieu. L'Eglise c'est un processus, c'est quand il y a l'agapè, quand les croyants se ressemblent, quand l'écoute bienveillante est dans une communuaté…

 

Ce qu'on appelle "tradition", "Eglise" ou "doctrine", c'est l'inscription dans l'histoire humaine de quelque chose d'infiniment plus profond: l'advenue d'un Parole capable de transformer le monde… défait…  Proclamer l'Evangile, ce n'est pas tenir un discours, c'est faire en sorte que la Parole puisse agir…

 

Qu'est-ce qui reste quand il ne reste rien? Ceci: que nous soyons humains, qu'entre nous demeure l'entre nous qui nous fait hommes. Car si cela venait à manquer, nous tomberions dans l'abîme, non pas bestial, mains de l'inhumain ou le déshumain, le monstrueux chaos de terreur et de violence où tout se défait…

 

L'écrit s'en va. S'il trouve des lecteurs, mon vœu est qu'ils y entendent ce qui les éveillera à leur propre parole.

Citations de Maurice Bellet

par Myriam Tonus,

in "Ouvrir l'espace du Christianisme, introduction à la pensée de Maurice Bellet,

Paris, Albin Michel, 2019.

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