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Doyenné de Messancy


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Nous vous souhaitons la bienvenue sur le site du Doyenné de Messancy.
















Unité pastorale Saint Paul en Lorraine
Unité pastorale Notre-Dame au Chêne
Unité pastorale Notre-Dame des Cuestas
Présentation
Le Doyenné se situe dans le sud de la Province belge de Luxembourg. Il couvre les communes de Messancy, d'Aubange et une grande partie de la commune de Musson.
Il fait partie de la Lorraine belge et du Diocèse de Namur. --> lire la suite
Nuits blanches
Chère lectrice et cher lecteur sachant même lire entre les lignes, il m’arrive la plupart du temps de rester éveillé deux ou trois heures durant la nuit. Et vous ? Que faites- vous si cela vous arrive ? Vous vous retournez comme une saucisse sur un barbecue ? Vous vous levez pour regarder la télé ? Vous ouvrez le frigo pour y chercher un petit reste à grignoter ? Souvenez-vous de ‘ la grande Vadrouille’. Si votre ‘côte à côte’ ronfle vous sifflez ou lui donnez un petit coup de coude pour le réveiller un peu ? On m’a déjà dit qu’il fallait coudre une bille dans le dos du pyjama pour l’empêcher de dormir sur le dos. Je repense aux Dupont et Dupond. L’un demande à l’autre : ‘Tu dors ? –Oui – Tu ne dors pas puisque tu parles - Mais tu sais bien que je parle toujours en dormant.’ Si les deux allongés sont sur la même longueur d’onde ils peuvent prendre le temps de parler. En ce qui me concerne, j’écoute la radio en la réglant sur le mode ‘piano’ C’est intéressant car FC repasse des anciennes émissions, mémoire radiophonique, et je fais connaissance avec des personnes oubliées. Mais cela peut être parfois très ennuyeux car elle nous force à entendre ‘du bruit’. Je n’arrive pas à goûter ce vacarme nocturne*. Si vous croyez que Dieu ne dort pas vous pouvez lui confier vos secrets. S’il ne dit rien c’est qu’il vous écoute. Les psaumes sont remplis de ces prières nocturnes. Péguy fait dire à Dieu qu’il aime la nuit et la confiance de l’enfant qui s’endort en faisant sa prière en laissant ses soucis sur la carpette. Il est temps que j’aille dormir et que le Ciel vous tienne en joie.
Le maraudeur.
* La nuit du 16 au 17 juillet était consacrée au rock marginal. On comprend pourquoi. Quel tintamarre insignifiant pour moi ! Par contre une nuit avec Bourvil passe vite.
Savoir vivre.
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, vous avez déjà vu des sacs poubelles refusés par le camion parce qu’ils n’étaient pas réglementaires ; Ils restent là et n’appartiennent plus à personne* ; ils se déchirent et ceux qui les ont déposés s’en moquent. D’autres les rangent dans les caves en attendant que les rats y viennent**. Cela crée un drôle de climat dans l’immeuble et nuit au ‘vivre ensemble’. Les sacs bleus s’accumulent car ceux qui les ont déposés ne les reprennent pas pour les trier. Pourtant c’est simple : il suffit de saisir. En veillant à la propreté nous participons au travail d’assainissement de la planète pour qu’elle ne soit pas une immense poubelle ; Pour ma part j’essaye de limiter l’usage du plastique qui pollue notre petite perle bleue qui tourne, tourne… il y a du plastique partout : dans la terre, l’eau, les organismes vivants. Des nouveaux continents se forment dans les océans, des continents de plastique. Quels dégâts ! Nous pouvons consulter les sites oceancampus.eu et theseacleaners.orgue/fr//manta-innovation
Sortons de notre inconscience égoïste pour participer au sauvetage de la création que Dieu nous donne. Notre planète est une planète « miracle », cadeau du Dieu Père-Source, Fils-Sagesse et Esprit-Lien d’Amour. Pensons-y et nous trouverons la joie en relisant ‘Laudato Si’ du pape François.
Le maraudeur
* J’ai vu près d’un immeuble treize sacs bleus abandonnés depuis des semaines dont certains sont déchirés. Ils vont devenir un dépôt sauvage et ceux qui les ont déposés ne bougent pas.
** Si nous laissons des ‘poubelles ‘ pourrir au fond de nos âmes elles vont empoisonner nos vies. Sortons-les et confions-les au Pardon de Dieu et, comme le fumier sorti de l’étable et épandu dans les champs, elles fertiliseront le sol en vue d’une bonne récolte.
NB : Bonne nouvelle, une dame a pris sur elle de porter tous ces sacs aux poubelles. Chapeau ! Car elle n’était sans doute pas responsable de toute cette crasse.
Parler, une tâche difficile.
Chère lectrice et cher lecteur sachant même lire entre les lignes, je me demande si, dans l’avenir, nous saurons encore parler pour être compris. Nous savons manier un tas d’appareils de communication mais pouvoir s’exprimer pour être entendu et saisi est essentiel. Je ne suis pas encore sourd (car je suis allé au ‘contrôle technique’ pour m’en assurer) mais beaucoup de personnes parlent très doucement et vite, en écourtant et en mangeant leurs mots alors il faut vraiment deviner ce qu’ils pensent. A la radio il y a aussi des champions de vitesse en paroles*, des traducteurs qui, pressés par le locuteur principal, n’arrivent pas à suivre et baissent le volume de leurs voix. Des chants dans les églises, si on n’a pas le texte sous les yeux, sont parfois incompréhensibles. Mais le pompon c’est la chanson bruyante et inaudible qui nous casse les oreilles. C’est une bouillie immangeable ! Heureusement qu’elle ne tient pas le haut de l’affiche longtemps et tombe dans les oubliettes car il faut sans cesse du nouveau. Alors des chanteurs(euses) dont les paroles ne sont pas noyées, nous tiennent en joie. Heureusement que Dieu parle posément dans le silence où nous pouvons tendre nos ‘oreillettes intérieures’ car nous avons rencontré un Dieu qui ne parle pas trop vite et veille à ce que nous ayons bien compris. Quelle patience dont il fait preuve ! Il espère nous guérir de notre surdité.
Le maraudeur.
* Il me semble que ce sont les italiens qui sont les champions de vitesse pour le débit de la parole, de vraies mitraillettes ! Mais il y en a d’autres…
Petit pèlerinage.
Chère lectrice et cher lecteur sachant même lire entre les lignes, il y a dans la vie de beaux jours qui arrivent sans crier gare. Le 27 mars de cette année fut une belle journée. Après des funérailles d’espérance le matin je suis allé à Bastogne et ce petit voyage s’est transformé en bref pèlerinage. ‘Je vois l’église ouverte il faut entrer’ comme le disait Paul Claudel. Quelle chance ! Firmin Decerf était aux orgues. Quel bonheur ! Nous sommes à peu près du même âge. Nous étions heureux de nous revoir. Il m’a demandé de vous remettre son meilleur bonjour. Cette église St Pierre est celle de mon baptême le 4 août 1939 et de ma confirmation le 16 juin 1953. Je me suis attardé au baptistère du 12ème siècle* en imaginant la brève célébration présidée par le doyen Gavroy. Qui était là pour participer au ‘plus beau jour de ma vie’ comme disait Jean XXIII ? j’aurais dû y penser plus tôt. Je le demanderai plus tard dans la joie des retrouvailles. Puis j’ai continué mon petit tour. Un beau Christ crucifié ressuscité de Jean Willame tend les bras à l’entrée du chœur. Dans le chœur je redécouvre les fresques de la vie de St Pierre restaurées par Marie- Louise Mertz. Que de fois ne les ai-je pas regardées aux messes dominicales durant mon enfance ? Comme la chaire à prêcher de Jean-Georges Scholtus. La mise au tombeau du XVI ième siècle dans le ‘Spai trou’** La voûte polychrome du XVI ième, je ne pense pas que les fidèles la regardent. Il faudrait s’installer sur un matelas avec des jumelles ! Il y a aussi un chemin de croix original plein de couleurs de Sabine de Coune qui se termine devant le maître autel. Ces petits pèlerinages tiennent le cœur en joie. Bastogne restera toujours ‘mon Paris en Ardennes’***. Le maraudeur.
*Le couvercle a été réalisé par Pierre Scholtus en 1941. ** Cette expression ne signifie- elle pas ‘trou épais’ à cause de l’obscurité qui y règne ? C’était la place
Un p’tit miracle ?
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, dernièrement j’ai été témoin d’un p’tit miracle qui m’a réjoui le cœur. Je l’avais toujours espéré mais je n’y croyais plus et il m’a été donné de le vivre malgré mon âge avancé ; ce qui m’a fait repenser à Sarah et à Abraham. Vous savez très bien que nos assemblées dominicales rurales sont moribondes. S’il n’y avait pas les chorales on pourrait fermer boutique. Elles tiennent bon comme le dernier carré à Waterloo. Un de ces dimanches à l’eucharistie de onze heures nous étions quatre en bas et la chorale au jubé près de l’orgue. Celle-ci suggère : si on disait la messe au jubé ? Il y a une table et des chaises- d’accord… mais si une personne handicapée vient, elle ne saura pas gravir les escaliers- alors ‘on descend’ suggère la chorale. Je n’en croyais pas mes oreilles. Et nous nous sommes retrouvés ensemble comme autour d’un feu de camp pour chanter, célébrer le Seigneur comme le chant d’entrée le disait*. Ce fut une des plus belles eucharisties que j’ai vécue en soixante ans en la présence de Celui qui nous a dit : je serai toujours avec vous jusqu’à la fin des temps. Nous avons rassemblé les braises et le feu a repris, clair, joyeux et chaleureux. Pour que le Ciel nous tienne en joie il faut y mettre du sien.
Le maraudeur.
* Faisant partie d’un groupe vivant ils n’ont pas peur de se réunir côte à côte tandis que les ‘pratiquants’ qui ne se connaissent pas ne cherchent pas souvent à se rassembler mais tiennent à s’isoler comme au cinéma quand les spectateurs sont clairsemés.
Allergies
Chère lectrice et cher lecteur sachant même lire entre les lignes, nous sommes de plus en plus victimes d’allergies. En ce qui me concerne j’en compte au minimum cinq et lorsque je ne prends plus ma pilule quotidienne ces allergies redoublent d’intensité. Il y a aussi des allergies de l’esprit. Il suffit que vous entendiez un mot pour attraper des boutons. Les chrétiens souffrent aussi d’allergies multiples en ce qui concerne la liturgie et les mots de la foi. Il y en a une importante au sujet de la nouvelle invitation à la communion : « heureux les invités aux noces de l’Agneau ». Pourquoi ne supportons- nous pas cette bonne nouvelle ? Je risque une hypothèse. C’est une parole d’espérance et nous sommes en déficit d’espérance, comme enfermés dans la bulle du présent ; le passé et l’à-venir dans le credo ne nous intéressent guère. Il faudrait retrouver une vision panoramique du projet de Dieu dévoilé par l’ancienne et la nouvelle Alliance. En ce qui concerne la ‘grande finale’ le langage des prophètes et de Jésus nous fournissent de grandioses images d’espérance. Isaïe nous parle d’un festin que Dieu donnera sur sa montagne et Jésus raconte de nombreuses paraboles où un roi invite à un festin sans beaucoup de succès. Les invités vaquent à leurs occupations et loupent le banquet. Le repas eucharistique d’aujourd’hui nous annonce le grand banquet final. Jésus à son dernier repas nous confie qu’il ne boira plus du fruit de la vigne avant le Royaume*. L’invitation d’aujourd’hui en annonce l’accomplissement. Réjouissons-nous donc de la gloire future qui est promise et dont nous en avons déjà l’avant- goût en communiant au repas du Seigneur. Que la perspective du grand banquet **promis vous tienne en joie. N’égarons pas l’invitation dans le fatras de notre quotidien.
Le maraudeur.
* Je vous le dis, c’est la vérité : Je ne boirai plus de vin jusqu’au jour où je boirai le vin nouveau dans le Royaume de Dieu. (Marc 14, 25)
** Il n’y a pas que les histoires d’Astérix et d’Obélix qui se terminent par un banquet.
La règle du genre.
Chère lectrice et cher lecteur sachant même lire entre les lignes, il n’est pas facile d’appliquer la nouvelle règle du genre qui exige que l’on féminise tous les noms masculins pour rétablir l’égalité. Je vous en soumets quelques-uns en vrac. Porte-faix, marmiton, valet de chambre, soubrette au masculin ? Barbier, pompier, vannier, mannequin, posticheur, vinaigrier, charron, chapelain, bandit, chenapan, boxeur, matelot, mousse, maçon, hobereau, histrion. Vous pouvez chercher d’autres mots pour compléter la collection. Passons à une autre question, celle du choix du genre*. L’humain(e) rêve d’être le (la) maître(sse) absolu(e) de son destin, y compris de son origine. Il (elle) rêve de s’auto- créer. Il (elle) veut devenir sa propre source et oublie qu’il (elle) a reçu son existence d’un (e) Autre même si l’on’ pense que c’est le Hasard. Quel hubris (orgueil, démesure) ! Ce n’est pas moi qui ai décidé du big-bang. N’oublions pas le premier moteur ou motrice qui a déclenché la grande aventure dans laquelle nous sommes embarqué(e)s. N’est- ce pas un(e) grand(e) donateur/trice ; ne peut-on pas penser qu’il est masculin et féminin pour engendrer en dedans et au dehors ? Une personne m’a dit que Dieu avait envoyé son fils mais qu’il devait encore envoyer sa fille. Que ce ‘grand X’ vous tienne en joie, éveillé (e)s et admiratif (ve) s. Il me semble que la majorité des humains sont heureux d’être qui ils sont. Vous connaissez l’énigme : Je suis celui que je suis et non pas celui que je suis. Car si j’étais celui que je suis je ne serais pas celui que je suis. Qui suis-je ?
Le maraudeur.
* Il ne s’agit pas ici de l’homosexualité ni de la transsexualité mais de vouloir décider prématurément de son orientation sexuelle. Question complexe mais un cercle n’est pas un carré.
J’ai longtemps cru que la vie était faite pour atteindre des objectifs.
J’ai passé de précieuses années à accomplir des missions qui appelaient des résultats.
Les objectifs qu’on m’imposaient donnaient un sens à ma vie et déterminaient la valeur de mon existence
J’étais ici, mais je vivais déjà demain. J’oubliais le bonheur simple de l’ici et du maintenant.
J’ai appris à suspendre le temps …
Aujourd’hui, je savoure la vie en moi. J’écoute la vie qui passe.
Je la reçois, je suis ouvert, c’est un nouveau commencement
J’aime la solitude parce qu’elle me prépare à me laisser trouver en vérité par d’autres au gré des évènements.
Faut-il, pour exister, chercher à se distinguer, à être reconnu, identifié ? Jésus ne cherchait pas à être reconnu. Il ne sortait pas du rang, Il s’y glissait . Il était là – présent- et cela suffisait.
Passer chaque jour un peu de temps seul … dans une solitude où nous prenons conscience que chaque rencontre passée ou à venir est un moment unique qui ne se reproduira jamais.
Faire silence, nous tenir ensemble, sans fébrilité, pour nous accueillir, pour nous recueillir, sans céder à l’envie du verbeux ou de répéter les mots.
La solitude et le silence nous conduisent à la source de ce que sommes.
De brefs mais réguliers moments de solitude et de silence aident à comprendre que le Christ nous rejoint dans la simplicité de la vie ordinaire.
Souvent, Il est là et nous ne le savons pas … la joie, la paix, la maîtrise de soi, la patience, la fidélité naissent alors à l’intérieur de nous-mêmes.
Pour devenir plus humain, apprenons comme Jésus à être proche de ceux qui ont besoin d’amour.
Jean-Paul Noël,
diacre
Et après ???
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, des personnes bienveillantes s’intéressent souvent à mon état de santé et se réjouissent de ma forme et me souhaitent de longues années de répit. Alors je leur suggère que cela aura une fin et, que durant l’année 2023, je vais fêter l’anniversaire de ma mort sans le savoir. Tout le monde me rétorque qu’il ne faut pas du tout y penser. J’ai l’impression que je dérange l’ordre établi. Il ne faut pas faire allusion à l’échéance de la vie. Mais tout ce qui naît doit mourir. Je lis un essai d’une astrophysicienne qui explique que, quelles que soient les théories de l’évolution cosmique elles vont toutes au cimetière. Donc j’ai le droit de me poser la question : et après ? Ces années finiront et il ne faut pas vivre en marche arrière. Que va-t-il se passer après le dernier souffle même si j’en pousse encore un autre par sécurité ? Sujet tabou, j’ai l’impression que nos contemporains vivent enfermés dans la ‘bulle du présent’ sans se poser les questions essentielles de tout être pensant : D’où viens-je ? Où suis-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Pierre Dac répondait : Je suis moi, je viens de chez moi et je retourne chez moi. Cela me semble un peu court. Je suggère d’autres réponses plus belles mais quand je les propose il me semble qu’elles ne sont pas entendues. Que faire ? Me taire ? Je pense que j’ai le droit de les proposer d’autant plus qu’elles sont ignorées. Si vous le voulez j’en parlerai brièvement plus tard. En attendant vous pourriez tenter d’y répondre vous- même. Prenez un Bic, réfléchissez et écrivez vos réponses dans votre journal de bord. En attendant que le Ciel, (ou le néant si vous y tenez ?), vous tienne en joie...*
Le maraudeur.
* N’oubliez pas qu’un évènement assez interpellant s’est passé le matin du 9 avril 30, le lendemain du sabbat. Comment, enfin ne pas mentionner le beau livre ‘Jésus l’encyclopédie’ des éditions Albin Michel, sous la direction de Joseph Doré avec la coordination de Christine Pedotti ? Quel trésor ! C’est un placement qui rapporte !
Les p’tites dictatures.
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, de puissantes dictatures ont du mal de s’écrouler car au fond de chaque être humain il existe un germe qui peut se développer. Notre « ego » se nourrit de l’amour du pouvoir. En réalité c’est un parasite qui peut nous dévorer petit à petit et asservir notre entourage. Le pouvoir absolu vient aux mains d’une seule personne de manière progressive. Au fil des années les membres d’un groupe ne sont plus que des figurants au service du chef. Ils n’ont jamais opposé de résistance et leur paresse les a fait devenir des instruments soumis. Dans certaines associations nous voyons que des postes de direction restent longtemps aux mains des mêmes personnes. La présidence et la vice-présidence, pas seulement en Russie, alternent et s’installent. On prend les mêmes et on recommence. Les grands et les petits Poutine sont rois pendant de longues années. N’importe quel organisme peut être ainsi infesté et immobilisé pour longtemps. Ouvrez les yeux et vous verrez des personnes qui s’accrochent au pouvoir de par le monde. Et on ne parvient pas à les déloger. Ils deviennent des loups qui défendent leurs positions et celles et ceux qui ne sont pas d’accord sont invité(e)s à se retirer ou, s’ils résistent, ils (elles) sont éliminé(e)s. Dans le Royaume plus de dictatures sinon ce serait l’Enfer. Au fond il n’y a pas de ‘petites’ dictatures car toutes ont le même ver dans le fruit. La joie est dans le service et pas dans le pouvoir.
Le maraudeur.
Poupousse..
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, le temps est fini où nous pouvions héberger gratuitement des animaux chez nous. Il faut en être jugé digne et payer une taxe avant de pouvoir les accepter comme pensionnaires. Il n’y a plus que les souris grises ou les rats que nous pouvons inviter et il faudra quand même les nourrir. J’ai déjà eu un aquarium, une volière reçue en héritage avec une dizaine de canaris que j’avais dû aller chercher à Liège, expédition qui ne fut pas facile. J’ai accueilli un ‘chien gentil’ (pancarte que j’avais accrochée à la grille d’entrée) pendant 10 ans. Je n’ai jamais voulu de chat car un chat n’habite pas chez vous mais c’est vous qui habitez chez lui. En voici la preuve. Ma tante Anne après la mort de sa maman est venue passer quelques jours chez nous en prenant sa chatte, ‘Zette’ dans un panier mais elle s’est enfuie pour retrouver sa maison éloignée d’une vingtaine de kms. Ce qui était important pour elle ce n’était pas sa patronne mais la demeure, même vide. Si le chat vient se frotter contre vos jambes ce n’est pas pour ‘vous’ caresser mais pour ‘se’ caresser. Je connais une dame seule qui a accepté d’héberger une aristo chatte angora, siamois (?) consciente de sa noble condition. C’est elle maintenant qui est une fidèle servante ; la ‘chatte princesse’ Poupousse, décide et la patronne obéit. Elle s’est imposée petit à petit. Quand on a un félin on n’est plus chez soi, il faut subir la dictature de Poupousse et elle sait s’y prendre. Mais ce qui compte c’est le bonheur de sa servante qui doit se dévouer entièrement à son service en remerciant le ciel de l’avoir envoyée. Il reste un mystère : d’où vient-elle ? Encore un détail : pas de poisson rouge car elle pourrait le caresser d’un coup de patte.
Le maraudeur.
NB :* Dans la bible au chapitre six du livre de Baruch au verset 21 le prophète dit qu’il ne faut pas craindre les faux dieux durant l’exil à Babylone même s’ils sont représentés par des chats. Pas un chat ailleurs dans l’AT !
*L’an prochain c’est l’anniversaire de Félix le Chat. Bande dessinée de Pat Sullivan commencée en 1923.Je la relis avec bonheur en appréciant sa logique et son caractère irritable comme dit le Larousse. Et n’oubliez pas la chanson de G. Brassens !
Vive l’honnêteté.
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, j’oublie
toujours de replier le rétroviseur de ma voiture. Alors je ne m’étonne pas de le retrouver en morceaux. Il y a quelques années une personne malveillante l’avait brisé. J’en suis certain car ma voiture était garée à peu de distance d’un mur et c’est de ce côté que le dégât avait été occasionné. Mais il y a quelques jours, étant garé du bon côté, rebelote ! Mais j’ai été étonné de ne pas avoir de débris à ramasser. Pas de morceaux de verre qui jonchaient le sol. Le conducteur de la voiture « tamponneuse » a eu la gentillesse de « faire le ménage » après l’accrochage. Super ! Beau travail et il même eu la gentillesse de laisser un billet mentionnant un numéro de téléphone. Ça c’est de l’honnêteté. Rentré chez moi je téléphone pour le remercier de sa prévenance mais j’entends : ce numéro n’est pas attribué. Alors j’ai commencé à douter et de mauvaises pensées ont commencé à naître en moi. Je ne suis pas gentil et je vous en fais part. Je me glisse dans sa peau et je me dis. Je ne vais pas fuir car si quelqu‘un m’a vu il prendra sans doute mon numéro de plaque et le signalera à la police. Alors je me gare, je descends, nettoie bien les lieux et ostensiblement je dépose un petit billet. Ceux qui m’ont vu penseront : quel honnête homme. En fait il m’a laissé un faux numéro. Quelqu’un a dit que les fils des ténèbres étaient plus intelligents que les fils de la lumière. Laissons-lui quand même le bénéfice du doute. Cela m’a donné l’occasion de revoir la famille de mon garagiste que je connais depuis plus de 50 ans et qui a déjà opéré le remplacement. Un grand merci.
Avis : un conducteur de passage à la rue Scheuer le lundi 19/12/2022 vers 15h a déposé un papillon sur la voiture immatriculée 1-JNL-318 mais le numéro de téléphone qui y figure est erroné donc celui qui l’a déposé est injoignable.
Le maraudeur.
Ce qui tient le monde
Le monde est florissant
quand des justes y sont,
comme un verger près d'une source d'eau.
Quand la source tarit,
les fruits du verger sont perdus.
Si le monde existe toujours,
c'est parce qu'il est maintenu
par la prière des justes.
Comme la barque est menée
par la sagesse du pilote,
ainsi le monde est-il mené par les justes.
Aphraare, sage persan du IVe siècle
Ce n'est pas d'un tête-à-tête
ni d'un corps-à-corps,
c'est d'un cœur-à-cœur
que nous avons besoin.
Pierre Teilhard de Chardin,
1881-1955
Comme en réponse
à la réflexion de la quinzaine passée
« Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. » (Ap 3,20) Oui c'est moi ton Dieu qui viens à ta rencontre. C'est moi le Seigneur du Ciel et de la terre, ton créateur, et ton Sauveur, qui me tiens là, à la porte de ton cœur, et qui frappe. J'aurais la puissance d'entrer avec majesté. J'aurais la force de franchir toute porte fermée. J'aurais l'autorité pour m'imposer. Mais je me tiens là et je frappe. Je frappe parce que je tiens à toi. Je frappe pour solliciter ton accord. Je frappe pour t'appeler et te demander si tu veux répondre à mon amour. Je frappe parce que si je m'impose, je te prive de ta liberté et de ton élan. Je frappe, comme un pauvre, comme un démuni. J'ai besoin que ce soit toi qui ouvres la porte. J'ai besoin de ton oui. J'ai besoin de ton accueil. Mon action à moi, c'est d'être à la porte, c'est d'être présent. Ne crains pas que je me fatigue de frapper : aussi vrai que je suis Dieu, moi je ne te laisserai pas de côté et je demanderai ton amour. Tu es si précieux pour moi ! Je t'ai créé pour que tu puisses dialoguer avec moi : m'ouvriras-tu ? Acceptes-tu de me laisser entrer ? Je ne détruirai rien. Je ne m'imposerai pas. Je prendrai mon repas avec toi, nous serons ensemble, dans un dialogue, dans une communion d'amour. Alors, entends-tu ma voix ? Aujourd'hui, je frappe chez toi. Aujourd'hui et chaque jour. Je ne me lasserai jamais. Parce que je t'aime.
Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. (Ap 3,20)
Seigneur, entre donc chez moi.
Seigneur, si tu passes par là,
viens chez moi, entre donc.
Mais il vaut mieux que tu le saches :
tu trouveras sûrement ma porte fermée.
J'ai toujours peur, alors je mets le verrou.
Mais toi, tu sais bien comment entrer,
surtout quand ma porte est fermée.
Tu arrives à passer même
quand il n'y a pas de porte.
J'aime mieux te dire, Seigneur,
si tu viens chez loi,
tu ne trouveras pas grand-chose.
Si tu veux l'amour,
il vaudrait mieux que tu en amènes.
Tu sais, mon amour à moi, il est plutôt rassis,
ce serait mieux que tu en apportes du frais.
Emballe-le bien en le transportant,
c'est si fragile l'amour !
Si tu avais aussi un peu d'espérance,
de la vivace, de celle de ton jardin,
ce serait bien d'en prendre un bouquet.
J'en ai tant besoin pour fleurir mon regard.
Et si tu avais un peu de foi pour moi,
rien qu'un peu,
pas plus gros qu'un grain de moutarde,
alors avec toi je déplacerais les montagnes.
Se taper dessus !
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, je suis tombé par hasard sur un match de boxe. Les visages en souffrance et en sueur étaient filmés en gros plan. Ce pugilat s’est terminé par une victoire aux points. Cela me rappelle les jeux du cirque. Depuis lors on est devenu peut-être un peu moins cruel. César tendait son pouce vers le haut ou vers le bas pour faire grâce ou condamner à mort suivant les désirs de la foule avide de pain et de jeux sanguinaires. (panem et circenses). Autour du ring la meute hurlante donne libre cours à ses instincts belliqueux semblables à ceux de ses aïeux. Pourquoi de tels spectacles ? Ça rapporte. J’espère qu’après le match ils se sont retrouvés en copains pour ‘se taper’ un délicieux repas. Un homme du passé que je crois plus vivant que jamais a dit : heureux les artisans de paix ils posséderont la terre ; il s’est fait taper dessus aussi. Mais il n’y avait pas d’arbitre, pas de jugement équitable. Personne n’a pu jeter l’éponge et il l’a refusée pour se rafraîchir. Une grande foule a mis ses pas dans les siens depuis des siècles. Le 11 septembre 1840, un prêtre français, Jean- Gabriel Perboyre a été crucifié en Chine après un an de tortures. Je vous passe les détails. Ses bourreaux, entre autres, lui firent boire du sang de chien. Il n’avait pas voulu piétiner la croix de son Sauveur*. Que le Ciel vous tienne en joie mais pas comme dans un cocon tiède pour se protéger du monde.
Le maraudeur.
* En décembre 1987 j’ai rencontré une famille dont la foi s’était réveillée lors d’un séjour en URSS quand ils avaient vu la persécution dont étaient victimes les chrétiens. De retour en Belgique, ils ont demandé le baptême pour leurs enfants et ainsi ont mis un terme à leur indifférence
Le rire de la joie,
à l'encontre du rire de l'amusement,
est en pleine harmonie
avec la vie intérieure.
Lewis Carroll,
Lettre à Dora Abdy.
Bel Avent
dans l'attente active de Celui
que nous devons faire naître dans notre monde !
Au feu!
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire, même entre les lignes, terrible cri qui engendre la peur, qui glace le sang, qui fige sur place comme la femme de Loth a été immobilisée et métamorphosée en statue de sel, épisode de la genèse qui narre le feu du ciel tombant sur Sodome et Gomorrhe. La vue d’un incendie nous convainc de notre impuissance, dévoile à nos yeux la précarité de nos plus belles œuvres. Combien de chefs- d’œuvre ont été la proie des flammes. L’église de Stockem abritait une œuvre de L-M Londot (?), un Christ en gloire privé maintenant de ses couleurs pascales. Vous avez certainement assisté à des incendies qui ne s’effacent pas de vos mémoires. Vous pouvez chercher sur internet les grands incendies de l’Histoire. J’ai consulté un livre déjà ancien d’A. Bertrang, Histoire d’Arlon* pour nous rappeler que la ville a été souvent incendiée lors de guerres et leurs cortèges habituels de misères : massacres, viols, pillages, mises à sac de la ville. (1542 à 1544) ; l’année 1558 fut fatale pour Arlon, proie des armées françaises** De nouveau la ville fut mise à sac, incendiée et pillée par la soldatesque. De 1563 à 1569 encore des incendies. Les arlonais se sont même demandés s’il ne fallait pas reconstruire la ville sur un autre site. Deux femmes convaincues de sortilèges furent brûlées vives à Arlon. Je vous avoue que résumer toutes ces années est impossible dans le cadre de ce billet. Quand les Poutine de tous les âges cesseront-ils de convoiter d’autres terres pour agrandir leurs empires ? Un royaume de paix naîtra-t-il un jour ? Alors nos cœurs pacifiés seront en joie grâce au Règne qui vient du Ciel sur la Terre. Il a bien du mal à germer.
Le maraudeur.
*Page 102, 103. 1784 : le grand incendie de 1785. (2ième édition de 1953).
** En 1865, Napoléon III espérait recevoir en cadeau la gauche du Rhin, le Luxembourg et la Belgique. C’est l’amitié d’un ambassadeur belge, ami de Bismarck qui déjoua ses plans. Nous serions français ! (Dictionnaire d’histoire de M. Mourre page 1073).
BIENHEUREUX,
BIENHEUREUX,
CEUX QUI CHERCHENT LA PAIX DE DIEU
BIENHEUREUX,
BIENHEUREUX,
ILS HABITENT LE CŒUR DE DIEU
Bienheureux, tous ceux qui ont le cœur des pauvres,
ils ouvrent l'avenir aux autres
Bienheureux, tous ceux qui disent non aux guerres,
ils sont les sauveurs de la paix
Bienheureux, tous ceux qui sèment dans les larmes,
ils voient s'en aller les montagnes
Bienheureux, tous ceux qui ont faim de justice,
ils changent le monde en musique
Bienheureux, tous ceux qui passent sur l'offense,
ils font renaître l'espérance
Bienheureux, tous ceux dont les yeux s'émerveillent,
ils ouvrent un chemin de lumière
Bienheureux, tous ceux qui ont les mains ouvertes,
ils donnent l'envie de la fête
Bienheureux, tous ceux qui souffrent pour les hommes,
ils sont les portes du Royaume
Raymond Facelina
Ma poule.
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, il m’arrive de rire seul quand j’en lis une «bonne». Je viens d’apprendre que, si je voulais un animal de compagnie, je devais demander un certificat à la commune. Si je voulais un poisson rouge dois-je présenter le permis au marchand ? Une poule aux œufs bleus, si je l’installe pour avoir un œuf frais au petit déjeuner, un lapin, un hamster ? J’ai déjà vu un reportage sur des animaux sauvages internés dans des appartements. Ils doivent se sentir à l’étroit ; Un python, un jaguar, un tigre, ce n’est qu’un gros chat mais ça doit poser des problèmes. Si un félin va se promener dans le jardin il va semer la panique dans le voisinage. Par contre une volière avec des oiseaux élevés en captivité c’est moins grave. Si je les relâchais dans la nature ils seraient pour le chat. J’ai connu un homme de mon âge qui avait un singe chez lui dans une grande cage. Jocko, dans les aventures de Jo et Zette, n’est pas dangereux ; c’est un ami qui peut sauver dans des situations difficiles. Dans l’ile noire, Ranko, malgré son air terrible a pris peur en voyant Milou aboyer. Il y a le gentil Marsupilami qui peut devenir agressif, une trouvaille de Frankin. il y a enfin l’âne de Pom et Teddy. Pendant que Salvador Dali prenait son whisky sur le paquebot France, son ocelot se couchait sur le piano à queue mais le personnel s’est aperçu que les cordes de l’instrument rouillaient ! Dans le temps pascal des promeneurs passaient devant ma porte avec leur chien. Et pour leur annoncer ‘la bonne nouvelle’ je leur ai demandé si je retrouverais mon chien à la résurrection générale. Ils ont dû me prendre pour un fou. Les enfants sont tristes quand leur chat est mort et ils se posent des questions importantes. Nous serons en joie quand la création sera renouvelée. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises car Dieu a promis de faire du neuf : le loup habitera avec l’agneau, l’enfant jouera sur le trou de la vipère et on ne se bouffera plus les uns les autres ; mais il faut des cœurs nouveaux : travail de l’Esprit avec notre accord évidemment .
Le maraudeur.
NB : Je viens de lire qu’il y a trop de ratons laveurs dans la nature. Vous pouvez en adopter un mais attention, malgré sa tête sympa il mord et il a un appétit féroce.
Camouflage.
Sachant lire même entre les lignes, au service militaire il fallait parfois se camoufler pour se fondre dans la végétation et les bois. Faire tenir des branchages sur le casque n’était pas facile et ‘l’ennemi’ nous repérait vite.
C’étaient des petits exercices en comparaison des grandes manœuvres d’autres armes. Les humains pratiquent l’art du camouflage dans la politique et les affaires mais n’y arrivent pas souvent à long terme. Ils finissent toujours par se faire repérer. Les états sont démasqués dans toutes leurs exactions tôt ou tard.
Les grandes ou petites dictatures essayent de rouler le monde mais cela ne dure pas. Heureusement. Le vernis des fausses vertus craque et les cadavres enfouis dans l’étang finissent par remonter à la surface. Au niveau individuel aussi et dans les familles la loi de l’omerta existe parfois mais un jour ou l’autre elle est rompue. Des états tentent de cacher leurs abus de pouvoir, leurs manquements aux droits de l’homme pour enrichir davantage les riches, leurs génocides mais personne n’est dupe. Et un jour cela se retournera contre eux, un retour de manivelle, un effet boomerang.
Augustin d’Hippone, dans la joute verbale qui l’opposait aux manichéens, a joué la carte de la transparence et il en est sorti vainqueur mais le juge intègre qui a tranché l’affaire l’a payé de sa vie. Il connaissait les menaces dont il était l’objet mais il est resté juste. Ce qui veut dire que la Vérité sera un jour victorieuse de toutes nos cachotteries et dissimulations.
Que le ciel nous tienne en joie si nous marchons vers la lumière.
Le maraudeur.
Le chicouf de l’été
Ah, les vacances ! Chaque année, on les attend avec impatience. Certains parmi les plus jeunes, mais pas seulement, décomptent même les jours. Comme les prisonniers gravent dans le mur de leur cellule un bâton pour une journée. Et le cri de libération qui résonne dans les cours de récréation aux premiers jours de juillet en dit long ! Cette période est pour beaucoup synonyme de repos, de dépaysement, de bonheur, de moments partagés en famille.
La famille : c’est souvent le maître mot de l’été. Parce que c’est l’une des premières destinations, et l’un des premiers objectifs, des vacances. Et l’on retrouve, comme dans l’œuvre de la comtesse de Ségur, le goût intemporel du grand air, des confitures, des aventures avec les cousins, des partages et des bêtises. Combien de grands-parents se réjouissent de voir arriver leurs petits-enfants pour l’été ! Ils s’en réjouissent à l’avance… même s’ils savent que, quelques semaines plus tard, ils pousseront un soupir de soulagement en les voyant repartir, épuisés par l’énergie de cette jeunesse, qui vient bousculer leur tranquillité et leurs habitudes, parfois aussi leurs certitudes. Cette alternance de sentiments s’appelle le « chicouf » : « Chic, ils arrivent ; ouf, ils repartent. »
A la veille des jolis mois d’été, je ne peux m’empêcher de penser à ce garçon de ma classe, en primaire, qui disait, les dents et les poings serrés : « J’aime pas les vacances. » Non qu’il préférât l’école, mais parce que les vacances le ramenaient à la solitude de sa vie, aux décès prématurés de ses parents et grands-parents, qui le laissaient sans famille. Tout avait changé lorsqu’il avait découvert la joie du scoutisme. Il s’était alors mis lui aussi à attendre juillet avec impatience. Avec lui, je remercie tous ceux qui, durant l’été, dans la cadre d’associations ou de mouvements de jeunesse, donnent de leur temps, de leur énergie et de leur cœur pour que d’autres passent de bonnes vacances. Et je suis sûre que, comme les grands-parents aimants, ils se disent également « Chicouf » !
Anne-Dauphine Julliand,
Journaliste et écrivaine
ADAM, L’homme nu !
Ah, cette communion, quel bonheur ! Se sentir « un » avec l’autre… Rien ne vient troubler ou inquiéter cette félicité. Le jardin est vaste, tout y est donné, tout y est paisible. Le regard d’Adam, comme celui d’Eve, est ravi : Dieu est au centre. Au centre de tout et en tout : on n peut voir aucune créature sans voir le Créateur ; on ne peut regarder le Créateur sans regarder la Création. Et tout cela est bel et bon. Même ce fruit, là-bas. Ce fruit cueilli et désormais dans la paume de la main. Rien ne semble pouvoir briser la douceur de ce jour. Il y a la bouche qui s’ouvre pour croquer le fruit. La main qui le porte jusqu’aux lèvres. Le choc du contact des deux peaux, celle du fruit et celle des lèvres. Avant que la bouche n’engloutisse le fruit.
Et voici qu’à peine la première saveur ressentie, les yeux se ferment comme si l’on guettait un plaisir plus grand que tous ceux éprouvés. Mais rien ne vient. Sinon que le regard, lorsque les paupières s’ouvrent à nouveau, se porte vers le sol. Où il n’y a plus que glaise séchée et flaques croupies : le souffle est parti, il ne reste plis que la triste nudité de la chair.
Un autre soir, dans un jardin aussi, alors que Jésus est arrêté, un jeune homme, dont les yeux s’étaient fermés dans quasi-coma d’un sommeil profond, se réveille et s’enfuit pour se cacher, tout nu. Comme si se dévoilait alors dans cette scène d’Evangile ce qui, depuis Adam, hante nos âmes : ce conflit incessant entre l’espérance immense d’une communion qui vient et la peur de la vivre, l’angoisse de l’accueillir.
Alors qu’il nous suffit, pour nous en approcher, re reconnaître au quotidien de nos jours que le Christ est présent au cœur de notre vie, de note monde. Et qu’ainsi, point central de tout et de toutes choses, il nous invite à comprendre que nous ne pouvons regarder quiconque sans croiser son regard à lui et que nous ne pouvons espérer son visage sans voir ceux de nos frères.
Mgr Benoist de Sonety,
curé de St Eubert à Lille
Guerres ... Sans fin.
Sachant lire même entre les lignes, je n’entends plus parler de la nécessité d’une bonne guerre pour réveiller la société car elle est là et ce n’est pas une bonne. Elle est porteuse d’effets pervers sur toute la planète. Je suis complètement ignorant en histoire. Nous avions des manuels qui ne m’en ont pas donné le goût. Ce qui occasionna une ignorance crasse qui dure toujours. Je pense que je ne suis pas le seul car lorsque j’entends les réflexions de M. Tout- le-Monde, elles procèdent de la même ignorance. Quant à la guerre, nous n’avons guère évolué depuis le temps des dinosaures qui s’entre-dévoraient dans les marécages et les forêts de prêles il y a plus de 65 millions d’années. La bible aussi est remplie de guerres* mais la fidélité de Dieu demeure infatigable. La terre d’Israël, comme la Belgique, est un paillasson pour les armées conquérantes. Les conflits s’engendrent les uns les autres Je suis en train de picorer dans un livre d’histoire contemporaine de Frédéric Pons des éditons ‘Monpoche’, intitulé ‘Poutine’, qui me semble intéressant pour comprendre la personnalité du président actuel de la Russie qui refait l’histoire à sa façon. A lire pour nuancer les bavardages insignifiants. Et que le ciel nous tienne en joie pour devenir des artisans de paix qui essayent de réfléchir et de penser correctement.
Le maraudeur.
* il n’y a rien de plus étrange que d’entendre le lecteur à l’église lire des récits pleins de sang et de conclure imperturbablement : parole du Seigneur et l’assemblé met le point final par un routinier ‘nous rendons grâce à Dieu’. Je regarde tout le monde et personne ne bronche. Caën tua son frère Abel : nous rendons grâce à Dieu !
NB : Je viens de voir un film sur Napoléon. Ses guerres d’un esprit nationaliste conquérant sont une suite de carnages. Il a créé de bonnes institutions. Il aurait pu se passer de conflits meurtriers. Quelle maladie héréditaire ! Posséder, posséder, toujours avoir plus.
L’enfance n’est pas d’abord nostalgie mais projet ; elle n’est pas innocence d’aurore mais plénitude à venir d’innocence.
François Varillon, Humilité de Dieu
Sachant lire même entre les lignes, j’ai appris dernièrement qu’une personne promenant son toutou dans son quartier, le poussait à déposer sa ‘carte de visite’ devant la maison voisine et n’utilisait pas de sac pour récolter son cadeau. La voisine lui demanda gentiment d’y remédier mais sans résultat. Bien au contraire, au lieu de s’amender elle persévéra. Espérons que cette escalade cessera et ne se terminera pas devant le juge de paix qui invitera les belligérants à mettre fin à cette ‘gue- guerre’ scatologique pour qu’elle n’ait pas lieu comme celle de Troie. Il faudrait peut-être que notre promeneuse aille s’étendre sur le divan d’un psy pour découvrir les raisons profondes cachées depuis sa tendre enfance qui la pousse à em…bêter le voisinage !* Il y a des noms poétiques pour désigner ces cadeaux. Pour l’enfant nouveau- né, le colis tant attendu porte le nom de méconium, celui des pigeons c’est une colombine, pour les cerfs une fumée, le sanglier une laissée et enfin le ver à soie une litière. Dans mon enfance lorsqu’un cheval s’oubliait sur la route nous allions vite chercher une petite pelle et un seau pour porter le précieux crottin au potager. C’est un bon engrais bio. Souvenons-nous aussi de la comédie de Molière, le médecin malgré lui où Sganarelle s’enquiert si la matière est louable et assez copieuse ? L’histoire a aussi retenu qu’un empereur d’Orient nommé Constantin V** (+ le 14.IX.775), a porté toute sa vie un second prénom : Copronyme ou l’Ordurier parce qu’il avait souillé les fonts baptismaux lors de son baptême il a sans doute été saisi par cette plongée dans l’eau froide : Que le Ciel nous tienne en joie et il sera sûrement heureux si nous répondons à ses appels au lieu de faire la sourde oreille. Ah si mon peuple m’écoutait.
Le maraudeur.
* Peut- être est- ce le besoin d’attirer l’attention à cause d’un manque de reconnaissance dans notre monde où il y a beaucoup de personnes seules ?
** Il avait demandé en mariage une belle jeune fille, Gisèle qui l’avait éconduit car elle avait donné sa vie au Roi des rois. (Ste Gisèle fêtée le 21 mai).
Sachant lire même entre les lignes, que veux-tu que l’on fasse en son gîte si ce n’est de songer ? Des questions lancinantes longtemps enfouies ressurgissent sans réponses. Peut-être en as-tu aussi ? Je t’en fais part ; même si tu souris. Pourquoi, ma couette, pendant la nuit, est-elle toujours entraînée du côté droit jusqu’à tomber par terre tandis que l’oreiller s’en va vers la gauche ? En dormant je ne me retourne pas sur le ventre de droite à gauche. Donc elle devrait rester en place et s’y remettre même si je me tourne d’un côté à l’autre. Il faut noter aussi que le matelas glisse vers la droite même si je suis gaucher. Pourquoi aussi descendre toujours vers le pied du lit en dormant ? Un jour ces questions ne se poseront plus. Je ne bougerai presque plus et une personne charitable me remontera en me prenant sous les aisselles et me calera avec mes oreillers pour que j’essaye de dormir. Avant de reposer dans le cimetière (ce qui veut dire dortoir), Il faut « veiller » avant le dernier sommeil ! Que le Ciel nous tienne en joie car il a promis de nous « réveiller ». Et nous ne serons plus obligés de refaire notre lit. Nous le déposerons aux encombrants.
Le maraudeur
Sachant lire même entre les lignes, le speaker de FC me souhaite chaque matin un bon réveil et une excellente journée après avoir fait le tour de la terre grâce à tous les envoyés spéciaux et les spécialistes des questions brûlantes. Les merveilles des moyens de communication nous branchent en une seconde sur toutes les latitudes, de la Chine au Brésil, de Bagdad en Ukraine, de Moscou à la Corse. Ce tour du monde qui n’est plus en 80 jours mais en quelques minutes me met KO et il faut un certain temps pour reprendre mes esprits et me remettre debout sur le ring de la vie. Et vous ? Comment faites- vous ? En ce qui me concerne je fais une petite cure de silence intérieur pour recharger les accus et retrouver le souffle. Je dois vous avouer que la bible et la liturgie me réaniment comme un masque à oxygène. Les psaumes sont d’anciens remèdes qui ont fait leurs preuves. Contempler le printemps* qui pointe son nez est aussi une bonne thérapie. Voir les progrès de la sève qui monte. Les pâquerettes qui ont échappé aux tondeuses à la coupe trop basse. Se remémorer les noms des fleurs qui, petit à petit éclosent : les primevères, les crocus, les jonquilles cueillies dans les prés. Dresser l’oreille pour écouter le chant des oiseaux qui se font plus rares, chassés par des pies et des corneilles. Que le Ciel qui fait naître du neuf, nous tienne en joie si nous acceptons le retour du « printemps intérieur » promis de longue date.
Le maraudeur.
Les dents.
Sachant lire même entre les lignes, je viens d’apprendre que des archéologues ont retrouvé une dent de lait d’un petit homo sapiens égarée au milieu des restes de néandertaliens. Cela confirme que l’homo sapiens et l’homo neandertalensis se fréquentaient. Ce dernier a disparu sous la pression de notre espèce qui a les dents longues. Vous savez peut-être que le corps de Patrice Lumumba assassiné en 1961 a été brûlé dans la chaux vive et il ne restait que deux dents. L’une a été restituée à la famille après une soixantaine d’années. J’ai entendu son discours (non programmé ?), au moment de l’indépendance. Il ne cachait pas la vérité parfois crue de l’époque coloniale. Cela n’a pas été apprécié et il l’a payé de sa vie. Restons sur les dents. Elles font mal en poussant, elles font mal quand elles sont cariées, qu’elles branlent, ou qu’elles se déchaussent. Finalement, lorsqu’ il faut les arracher pour installer un dentier c’est encore une opération peu intéressante malgré l’anesthésie locale. Ma dentiste m’a certifié qu’un patient s’était endormi dans le fauteuil durant des soins ordinaires ; vous connaissez le sketch de mister Bean chez le dentiste ? Super ! On n’est pas encore tranquille avec un dentier car il blesse parfois la bouche. Faites soigner vos dents car ce n’est pas joli quand vous riez et que l’on voit des chicots jaunes mal plantés dans votre mâchoire. Il faudrait une dentition de requin qui repousse comme les ongles. Il suffirait de les couper. Je vous conseille la brosse à dents rotative. Que le ciel nous tienne en joie et nous aide à ne pas avoir une dent contre quelqu’un. Il faudra qu’elle tombe ou que l’on nous l’arrache.
Le maraudeur
NB. Si vous avez trouvé un bon ou une bonne dentiste, restez-y fidèle car cela devient rare. Le temps est loin où je m’accrochais à une chaise pour endurer le supplice d’une fraiseuse à pédale. Après cette ‘séance de torture’ j’avais droit à un cornet à la crème de la pâtisserie d’en face
Dieu n'est pas là pour donner des "repères" et châtier les contrevenant. Il est le repère ou plutôt l'heureux père de milliards d'enfants qu'il crée gratuitement pour qu'ils d'aiment en vérité.
Paul Clavier,
enseignant-chercheur en philosophie
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, ça va ? Vous tenez le coup et gardez le moral ? Ce n’est pas facile car, chaque matin, avant la douche (*), nous sommes noyés dans toutes les nouvelles du monde. Je comprends les personnes qui ne regardent plus les infos et s’enferment dans leurs petites bulles pour ne pas se laisser contaminer par la sinistrose. Où est le vaccin pour lutter contre cette pandémie ? Cependant je me force à écouter les nouvelles de la planète car la politique de l’autruche ou du hérisson qui se met en boule ne me semble pas la meilleure. Ce matin j’ai entendu un reportage sur ‘la face sombre et cachée’ des usines de la frite belge : pas joli du tout ! Et aussi la disparition progressive du chardonneret en Europe et en Afrique du Nord. C’est un commerce qui rapporte autant que la drogue parait-il. Mais je veux vous signaler un petit miracle de la communication : Lorsque je désire téléphoner à La Croix, quotidien catholique français qui n’est pas mal du tout, je suis mis en contact avec une personne réelle qui m’aide à régler le problème qui me préoccupe même si cela prend du temps. Enfin, une technique qui n’empêche pas de communiquer. C’était le jour de la St Valentin et je lui ai souhaité une belle soirée avec son épouse. Que le Ciel nous maintienne en joie grâce à de petits signes pour que nous devenions des cellules saines dans ce ‘grand corps malade’.
Le maraudeur.
(*) il y a quelques décades nous avions le bain hebdomadaire chauffé sur la cuisinière et versé dans une baignoire en tôle galvanisée ; plusieurs personnes de la famille s’y plongeaient tour à tour. Les enfants d’abord !
Histoire de l’univers en un an.
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes nous sommes au premier décembre de notre super-calendrier cosmique. Sur notre terre voici le développement d’une atmosphère avec oxygène ; le 17 décembre, début du cambrien et des invertébrés ; le 18, premier plancton, croissance des trilobites ; le 20, premiers poissons et vertébrés ; le 21 les plantes envahissent la terre ferme ; le 22, premiers insectes ; des animaux prennent pied sur terre, premiers amphibiens et premiers insectes ailés ; le 23, premiers arbres et premiers reptiles du carbonifère. Le 25, premiers dinosaures. Le 26, premiers mammifères, le 27, premiers oiseaux du jurassique. Le 28 décembre, premières fleurs au crétacé. Le 30 décembre à 12h, grandes extinctions marines et terrestres incluant les dinosaures. Prolifération des mammifères à l’ère tertiaire. Le 31 décembre à 12h, premiers cétacés et premiers primates. A 18h premiers hominidés et mammifères géants. A 22h30 début du quaternaire : les premiers hommes apparaissent, disparition de plusieurs espèces animales il y a deux millions d’années. Il est déjà tard ce soir du 31 décembre et il ne s’est pas passé grand-chose de l’histoire humaine. Mais les dernières minutes de cette année cosmique vont nous combler : un être étrange va apparaître : l’Homo Sapiens ! Le sera-t-il vraiment ?
Le maraudeur.
Une lumière malgré tout
Lorsque vous recevrez ce numéro de Carillons, vous serez sur le point de célébrer la naissance du Christ, fête de lumière et d’espérance qui nous rappelle qu’en Jésus, Dieu s’est fait le prochain de notre humanité. Il est venu partager nos joies et nos peines, nous rejoindre dans notre condition marquée par la fragilité pour que nous puissions accueillir sa propre vie, son éternité. Découvrir cela apporte la vraie joie de Noël : la joie de savoir que Celui qui est à la source-même de tout ce qui est nous donne d’être ses enfants pour toujours.
Mais cette joie de la nativité ne doit pas nous faire oublier le caractère parfois difficile et même tragique de l’existence. Le bois de la crèche annonce d’une certaine manière le bois de la croix. Trop de personnes vivront Noël dans la solitude, la précarité, la violence, l’exclusion. C’est dans cette réalité-là que Dieu s’immerge en Jésus. Réalisons-nous le caractère révolutionnaire de Noël ? Dieu ne se dit pas dans les temples et les palais. Il se donne tout entier dans un enfant qui vient de naître et qui devra bientôt prendre avec ses parents les chemins de l’exil pour fuir la violence des hommes.
Mais si cette histoire est encore racontée aujourd’hui, c’est parce que cette violence n’a pas eu le dernier mot. La proclamation de la naissance du Christ porte en elle l’annonce de la victoire de l’amour et de la Vie. Noël nous montre déjà Pâques.
Dans quelques jours, nous entreront dans l’année nouvelle. Il est inutile de rappeler que le contexte actuel est marqué par l’incertitude. Notre humanité se montrera-t-elle capable de relever les grands défis qui se présentent à elle ? Et notre Eglise, nos communautés chrétiennes, seront-elles à même de tirer les leçons des multiples crises qu’elles traversent ? Vivront-elles la conversion nécessaire pour qu’elles témoignent de manière crédible de la Bonne Nouvelle du Christ ?
Entre optimisme béat et pessimisme désabusé, des voies sont possibles. La manière d’être de Jésus… son appel à aimer, à pardonner, à servir… sa confiance en Dieu jusque dans la mort… nous appellent à creuser des chemins d’espérance et de lumière, malgré la grisaille ou même l’obscurité.
Ce matin, j’ai pu méditer un verset du psaume 83 qui dit ceci : « Heureux les hommes dont tu es la force, des chemins s’ouvrent dans leur cœur. Quand ils traversent la vallée de la soif, ils la changent en source. »
Je souhaite que dans les mois à venir, nous soyons toutes et tous de celles et de ceux qui, avec l’aide de Dieu, contribueront à changer en sources les déserts de la solitude, de l’indifférence, du chacun pour soi. Une bonne année 2022 !
Abbé Patrick Graas
Comment manges-tu ?
Chère lectrice et cher lecteur sachant lire même entre les lignes, dis-moi comment tu manges et je te dirai qui tu es. Cette pensée est-elle exacte ? Je pense que oui. Vous souvenez-vous de la ‘grande bouffe’ qui a scandalisé en son temps. Il faudrait nous filmer en train de manger. Nous pourrions rire un peu de nous-mêmes. J’ai entendu une responsable d’une cantine scolaire dire qu’une de ses préoccupations principales était de faire terminer leurs assiettes aux jeunes après le repas de midi. Des adultes aussi laissent des reliefs sur leurs assiettes. Les couteaux restent barbouillés de beurre ou de confiture. Les tasses ne sont jamais bues à fond. Il ne s’agit pas de lécher son assiette mais de ne pas envoyer à la poubelle une quantité importante de nourriture. Dévores-tu rapidement ? Avant d’engager un ouvrier agricole on lui offrait à manger. S’il mangeait vite il travaillerait vite. En ce temps- là on ne se rendait pas compte que la digestion commence par une lente mastication. Entre le glouton qui dévore et le moineau qui picore il y a de la marge. Je me souviens d’un grand homme qui enfournait d’un seul coup de fourchette une bonne tranche de jambon. Manger calmement sans se presser et parler avec ses commensaux est bon pour le moral. Il y a aussi des dîners d’affaires qui aplanissent des difficultés. Acheter des contrats en offrant de copieux repas n’est pas très moral mais assez courant. Un Homme très riche à l’occasion de son anniversaire, avait invité ses amis dans un restaurant étoilé et avait commandé toute la carte. Au fur et à mesure que les plats arrivaient, ils les goûtaient, les renvoyaient en cuisine et passaient au plat suivant. (Sic) Cela crie vengeance au Ciel. Le festin du riche tout près du pauvre Lazare un jour finira. Dernièrement je me hasardais à bénir la table en remerciant Dieu et mes hôtes. J’entendis une voix s’élever et dire : Il n’a rien à voir là- dedans ! (Re-sic)! Même les chiens connaissent celui ou celle qui les nourrit ; les porcs aussi*. La plus belle image que nous avons du Royaume est celle du repas des noces éternelles où les pauvres seront comblés. Heureux les invités… Que le Ciel nous mette en appétit !
Le maraudeur
Alors que moins de 2% des français vont à la messe le dimanche, « cathos de droite » et « chrétiens de gauche » continuent régulièrement de croiser le fer, se disputant en quelque sorte l'appellation contrôlée de "bons chrétiens", Jean de Saint-Cheron interroge cette expression devenue aujourd'hui presque ridicule. En plongeant dans l'Évangile, mais aussi dans l'histoire de l'Église et du monde moderne, il s'efforce de montrer que le christianisme est le plus pur des réalismes, seul capable de proposer à l'homme un horizon crédible de vérité et de bonheur : la sainteté. Celle-ci est pourtant le grand "obstacle" infranchissable, tant pour ceux qui se disent chrétiens que pour le monde sans Dieu. Avec un humour pamphlétaire, l'auteur met aussi en garde contre le confort de l'identitarisme chrétien ; car ce monde est le lieu de notre salut, et l'on ne saurait le rejeter d'un revers de main. Une traversée de la matière et de l'esprit, tenant l'une sans jamais lâcher l'autre, où des géants tels que Pascal, Houellebecq, Nietzsche ou Bernanos nous aident à voir clair
sans jamais désespérer.
Elle est réveillée*
Cher lecteur et chère lectrice sachant lire même entre les lignes, c’est la grande fancy-fair en Chine cent ans après le début du PCC. Le plus puissant parti du monde s’autocélèbre en grandes pompes. Le coup d’œil en vaut la peine : voir ces foules colorées réalisant de belles figures mouvantes.
Cela me rappelle les fêtes du séminaire de Bastogne des années 50 où nous défilions dans la grand- rue en chemises blanches ornées d’un écusson. Au pas camarade, au pas … Sur la place du ‘carré’ devenue la place Mac- Auliffe, en haut de la ville nous réalisions une démonstration de gymnastique de masse soutenue par une musique qui n’était pas de la Hi-Fi. Il y avait la gymnastique d’élite soutenue par le préfet qui la nommait « ma gym ». Table de saut réglable pour la haute voltige et pyramide humaine où le plus léger se hissait au sommet en escaladant ses camarades. Je vois encore les photos au bord crénelé. Tout cela faisait partie de l’image de la ‘maison’ à promouvoir.
Mais revenons à la Chine qui se veut l’empire le plus puissant de la terre et prend tous les moyens pour y arriver. Tous ces beaux défilés ne vous rappellent-ils pas les célébrations nazies qui ont précédé la deuxième guerre mondiale ? Volonté de puissance, élimination des opposants dans les camps, pensée unique, conquêtes bien orchestrées pour envahir le monde. Fausse image d’une humanité en quête d’unité, nouvelle tour de Babel qui, un jour s’écroulera comme toutes les autres. Les empires les plus puissants, même s’ils durent mille ans, tomberont car la liberté humaine est plus forte que toutes les dictatures.
Dommage que les hommes deviennent amnésiques. Relisons le livre de Daniel où nous voyons un petit caillou qui fait tomber l’orgueilleuse statue au pied d’argile. J’avais un vieux cousin Félicien Guillaume qui, si mes souvenirs sont exacts, voulait apprendre à piloter un petit avion pour échapper au péril jaune en allant en Angleterre !
Que le Ciel nous tienne en espérance ! En attendant, travaillons, prions et soyons joyeux comme le suggérait St Benoit et que le ciel nous tienne en joie. Pas facile de guérir cette déprime ambiante !
Le maraudeur.
*Alain Peyrefitte avait écrit en 1973
‘Quand la Chine s’éveillera’
« Respirer notre vie »
Tel est le titre d’un livre poème écrit par Frère Bernard-Joseph de l’abbaye d’Orval, un livre qui nous invite à être à l’écoute de notre respiration, de notre souffle. Edité en avril 2018, ce recueil est d’autant plus précieux aujourd’hui qu’il met en lumière ce miracle, cette merveille qu’est notre « respir ».
La question de la respiration est très actuelle et la crise sanitaire met en évidence son importance vitale. Respirer, c’est quelque chose d’instinctif, de naturel, sauf lorsqu’on s’aperçoit qu’on respire mal ou que, confronté à une épreuve, on nous dit : « Respire un bon coup », pour reprendre courage. Ce mouvement de la vie même, inspirer, expirer, s’est vu malmené, tant par un virus que par un rythme de vie effréné qui n’a fait que s’intensifier au fil du temps. Ici et là fleurissent des techniques pour apprendre à maîtriser sa respiration, notre souffle ne serait-il donc que cette quinzaine d’inspirs-expirs que nous produisons chaque minute et qu’il nous faut travailler pour respirer plus librement ?
En ce printemps, j’ai pu rejoindre l’abbaye d’Orval et participer aux journées de ressourcement qui avaient pour thème : « Corps vivant, Corps présent, Corps priant ». Frère Bernard-Joseph nous suggère de creuser en profondeur pour que s’ouvre en nous « un autre espace » qui nous donnera de respirer, de vivre au large, d’être conscient du souffle pour accueillir la vie avec gratitude. Il nous invite à entrer dans cette joie du souffle par la poésie et la découverte d’auteurs qui expriment ce qui est essentiel au cœur de l’être humain.
Orval, avec une joie immense, je retrouve cet espace de beauté ! Pouvoir à loisir admirer, contempler, regarder, écouter … « sans bruit », le frémissement du vent jouant dans les feuilles des arbres, la joie mélodieuse du merle au lever du jour ! Oui, il est possible de respirer la beauté du monde ! S’asseoir, se laisser habiter par ce souffle intérieur qui vous soulève, vous bouleverse et vous rejoint au plus profond. Le silence m’apaise, me nourrit, m’aide à écouter … Dieu est discret, il est là dans le « murmure d’une brise légère ». Dans nos vies envahies par le bruit et les vertiges, le silence est une richesse.
Les espaces de prière … De vastes nefs où s’égrènent les versets des psaumes, pour donner de la respiration à nos cœurs … La grande cour qui vous ouvre les bras, un jardin de pierre ou une chapelle, une halte auprès du grand chêne à la tombée du jour, autant de lieux qui invitent au « respir »
Respirer et prier, vraiment ? Voici ce que nous dit le jésuite Dominique Salin : « La vie spirituelle est d’abord une affaire de respiration, de souffle. Prier, c’est d’abord apprendre à respirer, au sens propre et au sens imagé du mot : se défaire du stress, de l’essoufflement qui est, peu ou prou, le lot de chacun d’entre nous. Prier, ce n’est pas seulement enchaîner des mots, c’est reprendre son souffle, le laisser s’accorder au rythme, aux pulsations de l’Esprit. »
Quelques mots encore glanés dans le livre de Frère Bernard-Joseph :
Je respire merveille grâce Ça respire en moi
Le Souffle le Vivant respire en moi Respir invisible prière
Puis-je souhaiter à chacun, à chacune de cultiver cette respiration ? Respirer, dans tous les sens du terme : air, bienveillance envers soi, les autres et tout ce qui nous entoure, beauté, spiritualité, autant de fragments qui font notre humanité.
Marie-Thérèse Kirsch
Aubange
Le Baiser
Il est menacé de disparaître de la surface de la terre. Parce que du jour au lendemain, il est devenu potentiellement mortel. Pourtant, il est né avec l'homme, l'accompagne depuis ses origines et ne l'a jamais quitté depuis. Il participe d'ailleurs à sa manière à la perpétuation de la race humaine. Sans lui, le monde ne sera plus jamais le même. Il perdra en beauté, en tendresse et en joie.
Celui qui est sérieusement menacé d'extinction, c'est le baiser. Celui que l'on échange pour se saluer, celui qui claque et qui résonne.
…Oui, un baiser, même déposé sans y penser sur la joue de celui que l'on croise, parle à notre âme. Il nous dit d'approcher jusque dans le périmètre vital de l'autre, cet espace où vibrent la respiration et les battements du cœur. Il nous engage physiquement et nous lie bien plus qu'une main tendue. Même si Judas en a fait le signe d'une trahison, un baiser traduit surtout notre affection notre amitié, notre amour, bien sûr. Je souris en voyant les gestes compliqués qu'inventent les jeunes pour se saluer. Claquements de paume et de dos de la main, poing contre poing, coude à coude. Les émois de l'adolescence, bien plus que la peur de se transmettre un virus, les empêchent de s'embrasser, sinon de dire des sentiments naissants.
Aujourd'hui, le baiser a cédé la place, contraint et forcé, à la distanciation sociale et aux gestes barrières. A nous de trouver la manière de laisser notre âme s'exprimer pour rejoindre l'autre sans s'approcher. Et que chacun ressente au fond de lui ce baiser qui ne peut être donné.
Anna-Dauphine Julliand,
journaliste et écrivain,
in Panorama, juin 2020, p. 58
NOËL AU TEMPS DU COVID 19
Il n’y aura pas de Noël ?
Bien sûr qu’il y en aura un !
Plus silencieux et plus profond,
Plus semblable au premier Noël,
quand Jésus est né,
Sans beaucoup de lumières sur la terre,
Mais avec l’étoile de Bethléem,
Les routes clignotantes de la vie
dans son immensité.
Pas d’impressionnantes parades royales,
Mais avec l’humilité des bergers
à la recherche de la Vérité.
Sans grands banquets,
Mais avec la présence
d’un Dieu tout puissant.
Il n’y aura pas de Noël ?
Bien sûr qu’il y en aura un !
Sans que les rues ne débordent,
Mais avec un cœur ardent pour
Celui qui est sur le point d’arriver.
Pas de bruit ni de tintamarres,
Réclamations ou bousculades...
Mais en vivant le Mystère,
Sans peur du «Covid-Hérode»,
Lui qui prétend nous enlever
le rêve de l’attente.
Il y aura Noël
Parce que DIEU est de notre côté.
Et nous partagerons,
comme le Christ l’a fait dans une crèche,
Notre pauvreté, notre épreuve, nos pleurs,
Notre angoisse et notre condition d’orphelin.
Il y aura Noël
Parce que nous avons besoin
De cette lumière divine
au milieu de tant de ténèbres.
Le Covid-19 ne peut jamais atteindre
le cœur et l’âme
De ceux qui, dans le ciel,
mettent leur espoir et leur idéal.
Il y aura bien Noël !
Nous chanterons des chants de Noël !
Dieu naîtra et nous apportera la liberté !
Père Javier Leoz, à Pampelune (Espagne)
Poème approuvé par le Pape François
qui a téléphoné à l’auteur pour le féliciter
A chaque naissance, quelque chose d'uniquement neuf arrive au monde.
Hannah Arendt
Celui qui monte ne s’arrête jamais d’aller
de commencement en commencement
par des commencements
qui n’ont jamais de fin.
Jamais celui qui monte n’arrête son désir
à ce qu’il connait déjà ;
mais s’élevant successivement,
par un autre désir à nouveau plus grand,
à un autre désir supérieur encore,
l’âme poursuit sa route vers l’infini
à travers des ascensions
toujours plus hautes.
Grégoire de Nysse
La rose avec ses épines
En début d’année, il semblerait qu’une fée se penche sur nos vies pour les transformer d’un coup de baguette magique. On nous souhaite de de réussir tous nos projets, d’atteindre une félicité familiale, sentimentale, professionnelle, de déployer notre potentiel… Pleins de bonnes intentions, ces vœux mettent l’accent sur une certaine performance. Ils me donnent l’impression de vouloir faire table rase des échecs ou des aléas de la vie. Dans les cotillons du 31, on enterre une année pour en ouvrir une « toute neuve » sans nulles traces rugueuses de l’ancienne. Je préfère des vœux humbles qui prennent en compte la rose avec ses épines : ils savent qu’il suffit d’une journée de pluie ou de forte chaleur pour que ses pétales perdent leur fraîcheur, mais qu’un doux soleil rasant saura les ranimer.
Un premier janvier, assise sur un muret le long d’une plage à Biarritz, je méditais ainsi sur l’année à venir. Le va-et-vient incessant de la mer m’invitait à la patience, la force de la houle à l’action. Des surfers, agiles et audacieux, s’élançaient dans les vagues. Je les apercevais ramer des bras puis glisser debout sur la vague jusqu’à ce que celle-ci roule et s’évanouisse avec fracas. Parfois, l’un d’eux ratait son mouvement, tombait, se relevait. Le grondement de l’océan cédait peu à peu la place au son pétillant de l’écume : « Pchiiitt. » Et un nouveau cycle reprenait. Je restais ainsi une heure durant, fascinée.
Que sera cette année ? Quels seront ses creux et les moments où, confiante, j’avancerai, portée par le courant ? Comme tout commencement, un début d’année est une promesse exaltante et fragile. Sur le seuil, nous nous tenons en équilibre, les deux pieds dans l’aujourd’hui, des désirs dans le cœur et des projets plein la tête. Peut-être une épreuve tenace nous colle-t-elle aux basques, les nouvelles du monde nous font craindre le pire… Il nous faut plonger. En 2020, je vous souhaite d’avoir l’âme en veille par tous les temps, de goûter le beau, le bien, le vrai. Bonne Année !
Florence Chatel,
Journaliste spécialisée dans le handicap
Insomnie
Cher lecteur (trice),
sachant lire même entre les lignes, que fais-tu quand tu souffres d’insomnie ?
Certains de lèvent et vont au frigo comme Louis de Funès dans la Grande Vadrouille. Certaines femmes se mettent à faire le ménage, repasser ou commencer une lessive. Tu peux aussi continuer la lecture d’un livre. On peut se retourner en cherchant le sommeil, remettre la couette qui est tombée (toujours du même côté !), regarder la télé.
Moi je pousse le bouton de mon vieux transistor pour écouter des anciennes émissions qui repassent sur antenne avec l’équipe de nuit. Quand ce n’est pas intéressant je replonge dans l’obscur silence. Alors « ça tourne dans la tête » ; les idées sont noires la nuit et les événements remémorés prennent des proportions exagérées.
Certain(e)s égrènent le chapelet et se rendorment. La « bonne Mère » leur chante une berceuse. Lorsque la radio parle, il arrive de rêver en écoutant les paroles ; l’image est sonorisée. Et si vous voulez intervenir dans la conversation ils ne vous écoutent pas et vous pouvez râler en dormant.
Vous connaissez l’histoire du dormeur qui ronflait si fort qu’il est parti dormir dans la pièce à côté pour ne pas se réveiller ? Vous pouvez aussi faire de grands rêves et chercher à les interpréter.
Vous savez que Joseph a entendu des messages de Dieu dans ses rêves.
Peut-être que Dieu, ne pouvant plus nous rejoindre à cause du « boucan infernal » dans lequel nous sommes plongés, essaye de profiter du silence nocturne pour nous chuchoter un petit mot à l’oreille. Alors nous nous réveillons en joie. Il paraît que la nuit porte conseil. Charles Péguy fait dire à Dieu : je n’aime pas celui qui ne dort pas…
Le maraudeur.
L'envol
Je ne l'ai pas vu grandir. La phrase est classique. Combien de parents la prononcent quand, tout à coup, ils s'aperçoivent que leur enfant est devenu un adulte? Je n'y croyais pas quad je l'entendais? Je pensais que c'était une simple façon de parler, une manière d'exprimer que le temps passait vite. Eh bien, je le dis moi aussi aujourd'hui, avec conviction: je n'ai pas vu mon fils aîné grandir.
Je l'ai vu pousser bien sûr au fils des années, je l'ai vu changer, gravir les marches de l'enfance et de l'adolescence. J'ai accompagné tous ses pas depuis les premiers. J'ai applaudi, tremblé, espéré, approuvé, aimé chacune de ces étapes. Mais je n'ai pas imaginé que cette époque se terminerait si vite.
A peine le bac en poche, il quitte la maison pour faire ses études supérieures dans une autre ville que la nôtre. Il se tient debout au bord du nid, les pattes solides et le regard déterminé. J'ai bien vu le duvet d'enfant qui persiste encore sous ses plumes de jeune homme. Et j'ai tendu la main pour le retenir, en murmurant: "Attends". Attends que je sois prête, que je sois forte, que j'aie grandi moi aussi dans mon cœur de maman.
J'ai été tentée de l'en empêcher, par peur. Non pas de ce qu'il allait faire et vivre, mais de son absence, du trou béant qu'il allait laisser dans la famille. De ce vide qui en fait resurgir d'autres, plus douloureux encore. J'aurais voulu orienter ses choix et contrecarrer ses projets pour qu'il reste avec nous, encore et encore.
Et puis, je me suis souvenue de l'enseignement de la vie de mes filles. Elles m'ont appris à lâcher prise. Lâcher prise, c'est sans doute la meilleure définition de la maternité. Alors, Gaspard, je lâche ta main, pour que tu voles de tes propres ailes aujourd'hui. Je ne m'éloigne pas, je ne recule pas d'un pas, c'est toi qui avance sur ton chemin. Je reste là à portée de bras; ces bras toujours grands ouverts pour t'accueillir et t'aimer.
Anne-Dauphine Juliand,
journaliste et écrivain
« Articule fils ! »
Cher lecteur sachant lire même entre les lignes, pendant les études secondaires nous avions un professeur de diction qui nous apprenait à parler correctement et qui nous disait souvent : articule fils ! C’était un cours bien utile qui n’existe plus. Nous avons de la peine à parler pour être entendu et compris. Nous parlons trop vite en éludant beaucoup de syllabes en ne séparant pas les mots. Cela donne une bouillie incompréhensible à voix basse qui ne passe même pas dans un micro. Même avec de bonnes oreilles beaucoup de mots sont inaudibles. Il nous faut apprendre à parler. Souvenons- nous de J. Brel qui prononçait ses textes de façon tellement claire. Certains chanteurs actuels au débit rapide sont masqués par une musique bruyante. Peut-être estiment-ils que leurs paroles ne valent pas la peine d’être comprises? Les anciens orateurs ne disposaient pas d’amplificateurs mais quelle puissance vocale ! St Antoine de Padoue qui avait dû remplacer au pied levé un célébrant malade abandonna son balai pour improviser un sermon. Ce fut le début de neuf années de prédication qui rassembla des foules. Quand il arrivait toutes les activités s’arrêtaient, les échoppes fermaient et on allait écouter ce petit homme monté sur une estrade dans la campagne devant des milliers de personnes. Il est d’ailleurs mort assis sur une chaise à l’âge de 36 ans. Certains de ses sermons et écrits ont été conservés. Qu’il vous tienne en joie, pas seulement quand vous retrouvez vos clés !
Le maraudeur.
Merci à l’ami lointain
Cher lecteur sachant lire même entre les lignes, un vieux sage, Georges N, disait: « Il faut être mort pour être louangé et être marié pour être critiqué. » C’est vrai.
On dirait qu’aux funérailles il y a une inflation de louanges émues qui veulent peut-être compenser l’indifférence routinière quotidienne. Une dame souvent seule en maison de repos a écrit : « Pourquoi viendriez- vous me voir maintenant que j’ai les yeux fermés alors que vous n’êtes pas venus quand je les avais ouverts et que je pouvais vous voir ? » Elle a voulu être enterrée dans la plus stricte intimité. C’est pourquoi je veux m’adresser à un vivant, Jürgen Motmann pour lui dire un chaleureux merci. C’est le plus grand théologien que j’ai rencontré dans ma vie. Je ne l’ai jamais vu mais en lisant ses livres je me sens étrangement proche. Quand je suis « dans le brouillard » il suffit que j’aille piocher dans son œuvre pour que le soleil se lève. Il y a peu de rencontres de cette qualité dans la vie. Quel souffle dans ses écrits et ceux d’Elisabeth Wendel, son épouse ! Né en 1926, il a été enrôlé dans la FLAK (DCA), et a vécu des moments d’enfer dans le régime nazi. Prisonnier en Belgique et en Ecosse il s’est converti en lisant la bible. Il dit : « ce n’est pas moi qui ai découvert le Christ, c’est lui qui m’a trouvé. » Sa pensée théologique est riche, mouvante avec la vie, biblique, œcuménique, panoramique, cohérente et riche de contacts de toutes sortes. Avec lui nous pouvons revisiter notre vieux « credo ». Je ne sais pas en dire plus ici mais j’espère voir un jour ce grand théologien de l’Espérance puisque nous sommes dans le même Christ pour toujours. Que le ciel nous tienne en joie, lui qui nous donne de tels témoins ! Il a écrit un livre traduit en français : De commencements en recommencements, une dynamique d’espérance, aux éditions Empreinte.
Pour vous requinquer dans la foi qui fréquentez-vous ?
Le maraudeur.
C'est le jeûne qui fait le saint,
et la sobriété, l'homme de bon sens.
Jules Renard (1864-1910)
C'est vrai, Dieu meurt de froid.
Il frappe à toutes les portes, mais qui ouvre jamais?
La place est prise.
Par qui? Par nous-mêmes.
Julien Green (1900-1998)
Devant la porte sombre
Pendant un instant inépuisable,
je me suis assis près de la neige.
L'âme qui me servait de refuge
s'évanouit et devint une immensité
appuyée sur l'immensité.
La perfection affluait
et renonçait à tout recours
à la réflexion.
La neige était à un doigt
de renoncer à être neige.
François Jacqmin (1929-1992)
Poète belge
"Le livre de la neige"
Dieu est pour moi ce qu'il y a de plus "réconfortant".
C'est avec Dieu que je me sens "le plus au chaud.
Avec Dieu, je ne m'ennuie jamais, je n'ai jamais froid".
Vassili Rozanov (1856-1919) Ouvres choisies
« Je vire de mes pages facebook ceux qui ridiculisent la religion ».
Marylène Bergmann
Sa foi, Marylène n’a jamais songé à la cacher : « Certes, j’arbore des colliers avec une croix, je poste sur Facebook - il s’agit de pages personnelles - des photos d’endroits religieux que j’affectionne mais je ne fais pas de prosélytisme. Je discute de ce sujet avec qui le désire, y compris avec des juifs et des musulmans tolérants. Je refuse en revanche les échanges avec des esprits bornés, parfois haineux, les ultra-laïcs qui veulent bannir les crèches des lieux publics, qui ont dans le collimateur tout ce qui porte une croix et qui souhaitent même voir enlever la croix de l’emblème de la… Croix-Rouge ! Faudrait se calmer, quand même ! J’avoue que je n’hésite jamais à virer de mes comptes Facebook (10000 abonnés) les gens qui se permettent des commentaires grossiers et vulgaires à propos de la religion qu’ils cherchent ainsi à ridiculiser.
Paru dans « Le Soir Magazine »
Il est préférable d'empêcher un ami de tomber que de l'aider à se relever.
Sagesse populaire
Laissons-nous traverser, avec une délicatesse infinie, ouverts dans le silence vivant, sans hargne. Nous ferons l'expérience alors que peu importent nos forces: la Sienne suffit. La Sienne suffit à faire terre pour nos coeurs déracinés. Et à nous rendre le Ciel.
Marie-Laure Choplin, Un cœur sans rempart
Le beau est une graine en attente d'un regard qui le fera surgir, fleurir.
Les êtres et l'univers patientent en l'espérant.
Colette NYS-MAZURE, Secrète présence
Le temps n'est pas une courbe lisse
mais une série de cahots, de bonds et de pauses.
Niall Williams, Quatre lettres d'amour, éd. Héloïse d'Omesson
Il en faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages
Proverbe français
L'homme est ce qu'il devient…
Dieu nous a donné à notre naissance une trame.
A nous de tisser notre drap, le plus fin
et le plus résistant possible.
Michel Peyramaure, écrivain
C'est quoi une vie d'homme ?
C'est le combat de l'ombre et de la lumière.
C'est une lutte entre l'espoir et le désespoir,
entre la lucidité et la ferveur.
Je suis du côté de l'espérance,
mais d'une espérance conquise, lucide,
hors de toute naïveté ?
Aimé Césaire (1913-2008)